La réponse francophone au VIH/sida

L’an passé FrancoQueer avait lancé Action positive, un programme de soutien aux personnes affectées par le VIH, suite à un octroi de fonds de la part du gouvernement de l’Ontario. Aujourd’hui, Action positive se mue en association légale afin de pouvoir bénéficier de fonds réguliers et ainsi développer une gamme plus complète de services à ses clients.

Action positive est un organisme à but non lucratif dédié exclusivement au soutien des personnes et des communautés d’expression française à Toronto, qui vivent avec le VIH/sida, qui en sont affectées, ou à risque de le contracter. Bien sûr, la communauté la plus visée, car la plus touchée, est celle des hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes.

Action positive est officiellement née jeudi 17 septembre, devant près de 25 personnes. «Il faut se prendre en main, s’organiser. C’est une initiative vitale pour les personnes vivant avec le VIH à Toronto», lance Jean-Rock Boutin, président de FrancoQueer et pierre angulaire du projet Action Positive.

Pour appuyer les débuts d’un organisme francophone dédié aux VIH, les bailleurs de fonds publics ont demandé aux responsables de l’association la mise en place d’un tutorat avec un organisme déjà bien implanté. Action positive a donc choisi Act, un des organismes les plus reconnus pour son action de prévention et lutte contre le VIH dans toute l’Amérique du Nord. Le tout avec à terme pour Action positive, une dynamique d’autonomie et d’intégration dans le paysage torontois.

Aucun organisme francophone n’était exclusivement consacré à la lutte, prévention, soutien liés au VIH/sida, c’est maintenant chose faite et le futur s’annonce plutôt bien avec l’octroi par l’Ontario d’une subvention récurrente annualisée de 115 000 $. De plus, Action positive compte bien aller rechercher d’autres financements du côté de Santé publique Toronto et Santé publique Canada, qui offre des subventions récurrentes aux organismes qui travaillent exclusivement sur le VIH, subventions qu’aucun organisme francophone ne pouvait aller demander jusqu’alors.

La subvention que reçoit Action positive lui confère la responsabilité de traiter tous les cas de personnes vivant avec le VIH, ou qui en sont affectées, ou à risque de le contracter, sans distinction d’origine et surtout sans distinction de sexualité.

Action positive, bien qu’enfantée par FrancoQueer, ne dessert pas que les groupes LGBTQ, même s’ils représentent une part importante de sa clientèle. C’est pourquoi Lise-Marie Baudry, directrice générale du Centre francophone de Toronto (CFT) a fait partie du comité provisoire d’Action positive et siège maintenant sur le Conseil d’Administration en tant qu’administratrice représentant le CFT.

La soirée de jeudi s’est prolongée assez tard puisque les personnes présentes devaient définir, comme l’a dit Jean-Rock, «la direction stratégique» de l’organisme. Ceci incluait le vote du règlement.

Pas forcément une partie de plaisir lorsqu’il s’agit de se mettre d’accord sur la terminologie, les valeurs, la zones géographiques à desservir et que tout cela tourne autour du VIH et des souffrances, physiques, psychologiques qu’il peut entraîner.

Finalement, tout est rentré dans l’ordre et un Conseil d’administration a été élu. Il poursuivra le travail qui avait été commencé par FrancoQueer dans ce qui n’était alors que le programme Action positive, c’est à dire l’organisation de groupes de soutien et de discussion ainsi que des groupes d’entraide.

Jean-Rock Boutin a été élu président d’Action positive, une belle reconnaissance pour le travail effectué et à venir d’un homme prêt à bouger des montagnes, à qui les personnes souffrant du VIH peuvent dire merci.