Si vous aimez les gouvernements minoritaires et les élections tous les deux ans, les magouilles politiques et la multiplication des petits partis à revendication spécialisée, votez le 10 octobre prochain pour le système de représentation proportionnelle proposé par l’Assemblée des citoyens de l’Ontario.
Si, au contraire, vous préférez une certaine stabilité et croyez en l’utilité, pour un parti généraliste, de pouvoir démontrer la cohérence de son programme en gouvernant la province pendant quatre ou cinq ans, alors votez contre la réforme du système électoral lors de ce référendum qui se tiendra en même temps que les élections ontariennes.
En septembre 2006, le gouvernement McGuinty a en effet lancé ce processus de réflexion sur notre système électoral uninominal à un tour, constamment décrié par les petits partis pro-ci ou anti-ça qui n’arrivent jamais à faire élire un député à Queen’s Park (et par le NPD qui n’a pris le pouvoir qu’une seule fois).
Mais au lieu de soumettre lui-même une ou plusieurs idées de réforme à un comité de l’Assemblée législative – comme pour démontrer le peu de représentativité et l’insignifiance de nos élus actuels – le gouvernement libéral a confié le dossier à une Assemblée de 103 citoyens, un par circonscription, 52 femmes et 51 hommes «choisis au hasard» nous assure-t-on le plus sérieusement du monde, qui ont sollicité l’avis d’experts et dirigé une quarantaine de réunions publiques aux quatre coins de la province.
Tous ces efforts n’allaient évidemment pas être perdus à recommander le statu quo. Le rapport du groupe, intitulé Un bulletin, deux votes (dont on peut prendre connaissance à www.citizensassembly.gov.on.ca), propose un nouveau système électoral proportionnel mixte (toujours à un tour) qui nous permettrait de voter à la fois pour un candidat local et pour un parti politique provincial.