La première Journée internationale de la fille soulignée à Toronto

Reconnaître les contributions des filles à leurs communautés

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Publié 16/10/2012 par Annik Chalifour

Le 20 décembre 2011, l’ONU a officiellement reconnu le 11 octobre comme Journée internationale de la fille.

Plusieurs organismes franco-torontois ont marqué la première édition de cette journée sous la forme de célébrations dédiées aux jeunes femmes de 16 à 25 ans, dont Oasis Centre des femmes en partenariat avec Reflet Salvéo, qui ont réalisé un programme d’activités à la fois ludiques et éducatives spécialement conçues pour les jeunes filles, dimanche 14 octobre, au YMCA du centre-ville.

Le jeudi 11 octobre, La Passerelle I.D.É. et le Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud avaient organisé une manifestation sous le thème «Je suis la relève» à l’école secondaire Mgr-de-Charbonnel, à North York, en présence des élèves de l’école et de plusieurs invités.

Une idée de PLAN

Cette reconnaissance est le fruit du plaidoyer mondial de l’ONG PLAN, visant à montrer les défis uniques auxquels font face les filles dans les pays en développement.

«C’est le gouvernement canadien qui a porté la proposition auprès de l’ONU, après que PLAN a emmené une délégation de jeunes filles et jeunes femmes à la Commission de l’ONU sur le statut de la femme, en mars 2011 à New York», a précisé Fayza Abdalloui d’Oasis, une des organisatrices de l’événement, contactée par L’Express.

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«Une journée aspirant à permettre aux filles de se sentir respectées et à reconnaître leur contribution en tant qu’une vraie valeur au regard de la société.»

«Une opportunité de mettre en lumière les nombreux problèmes auxquels font face les jeunes filles dans le monde auprès des médias, des institutions, plus particulièrement dans le domaine de l’éducation.»

«Les filles sont le futur du monde et nous avons besoin de prendre en compte leurs situations», d’ajouter Odette Doumbé, gestionnaire des programmes à Oasis.

Investir dans les filles

La recherche a montré qu’investir dans le potentiel des filles et des jeunes femmes, avait un effet bénéfique dans l’élimination de la pauvreté, non seulement pour les filles elles-mêmes, mais pour leurs communautés et pour des pays entiers. Les filles qui passent une année supplémentaire à l’école voient leurs revenus futurs augmenter de 10 à 20 %, selon l’ONU.

«À Oasis, nous croyons au bien-fondé de cette journée, mais nous croyons plus encore en nos filles», selon Dada Gasirabo, directrice de l’organisme.

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«Si nous leur donnons la chance, l’espace, le droit et l’opportunité de s’exprimer et d’exercer leur leadership, de s’épanouir et de réaliser leurs rêves, elles sont capables d’atteindre leur plein potentiel et d’améliorer leurs conditions de vie.»

Clientèle difficile à toucher

L’événement visait à attirer des jeunes femmes «qui sont difficiles à toucher», selon Mme Doumbé. «Elles ne se tournent pas naturellement vers les ressources communautaires qui sont pourtant à leur portée.»

De 14h à 18h, dimanche 14 octobre, 35 filles ont eu l’occasion d’assister à divers spectacles de danses et de musique, mais aussi de se joindre à plusieurs ateliers sur des thèmes d’intérêt.

«Nous leur avons donné l’opportunité de participer à une série de mini-débats axés sur différents sujets susceptibles de les intéresser, dont, entre autres, l’avenir professionnel, la gestion de ses propres finances, l’immigration et les rapports familiaux, la prévention des maladies transmises sexuellement», a détaillé Fayza.

Outre Oasis et Reflet Salvéo, nombre d’organismes dont le Centre francophone de Toronto, La Passerelle, le MOFIF (Mouvement Ontarien des Femmes Immigrantes Francophones) ont contribué à l’animation de ces activités éducatives.

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«Une circonstance pour nous rapprocher de cette clientèle moins connue et la familiariser avec les services adaptés à leurs besoins dont elles peuvent bénéficier dans la communauté», selon Fayza.

Traçons les limites

Cette journée représente un pas important vers la légitimation de la contribution des filles au sein de leurs communautés, mais aussi vers leur pleine participation dans la recherche de solutions à des problèmes sociaux pressants, dont la violence faite aux femmes.

«Nous avons saisi l’occasion pour sensibiliser les filles à la campagne Traçons les limites, lancée cette année par l’Action ontarienne contre la violence faite aux femmes (AOcVF)», d’ajouter Odette.

Oasis s’est engagée à promouvoir cette initiative, prônant la sécurité des femmes et la suppression des agressions sexuelles à leur égard.

Citons que l’AOcVF encourage l’action par la coopération afin de mieux répondre aux besoins des femmes francophones de l’Ontario, dans leur diversité. Une action basée sur une analyse féministe de la situation sociale et communautaire.

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«Nous voulons tisser des liens avec les jeunes filles, être à leur écoute, et ce, afin de mieux pouvoir leur rendre service», ont réitéré Odette et Fayza. Oasis centre des femmes et Reflet Salvéo planifient de célébrer la Journée de la fille chaque année.

Le 11 octobre, un moment pour rehausser la créativité des filles, leur force, leur résilience, à travers le monde.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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