La Place de l’Ontario devrait devenir un quartier

«Il faut que la Place de l’Ontario soit un endroit où les gens vont pour travailler – et non seulement pour visiter ou pour vivre. Des sièges sociaux d’entreprises aux boutiques en passant par les cafés, le réaménagement devrait inclure des locaux pour des commerces et des bureaux.»

Et des résidents: «Vu son emplacement unique sur le rivage, une partie de la nouvelle Place de l’Ontario pourrait accueillir l’une des zones résidentielles les plus belles et uniques de Toronto qui offrirait à la Place de l’Ontario l’énergie soutenue dont le site a besoin 24 heures sur 24 pour devenir une destination accessible toute l’année.»

Autrement dit, ce qui n’était depuis 40 ans qu’un parc d’attractions estivales au bord de l’eau – jeux d’eau, manèges, cinéma, scène et kiosques – devrait carrément devenir un quartier rivalisant d’intérêts socio-culturels avec le centre-ville.

C’est ce que recommande le Comité consultatif sur la revitalisation de la Place de l’Ontario mis sur pied il y a quelques mois par le ministre libéral de la Culture Michael Chan et présidé par l’ancien chef conservateur John Tory. Déficitaire, la Place de l’Ontario a été fermée pour «au moins» deux ans afin de repenser son avenir.

Dans un rapport préliminaire qui avait retiré du débat la question la plus controversée, John Tory s’était déjà prononcé contre l’installation d’un casino au cœur de ces nouveaux développements au bord de l’eau. Si la ville de Toronto tient à un casino, elle pourrait toutefois avoir accès au site actuel de l’Exposition canadienne nationale, de l’autre côté du boulevard Lakeshore…

À ce propos, le comité suggère que «la Place de l’Ontario et Exhibition Place devraient examiner la possibilité d’une planification de base conjointe, d’un accès commun et d’une planification du transport – pour enrichir l’expérience des visiteurs aux deux sites et pour élargir le plan directeur d’une destination unique.»

«La nouvelle Place de l’Ontario doit souscrire à l’excellence esthétique pour les immeubles, l’aménagement paysager et la planification», propose le comité de John Tory. «Toute construction nouvelle doit respecter et rehausser la beauté naturelle du cadre, en mettant en valeur et en protégeant les paysages riverains, et en élargissant l’accès du public au bord de l’eau.»

Le site multidisciplinaires deviendrait sans doute le quartier le plus planifié en ville, devant accueillir «hôtel ou centre de villégiature… sièges sociaux d’entreprises… centres de recherche et de formation… boutiques… cafés… scène ouverte toute l’année»… destiné à une gamme d’activités culturelles et communautaires.

Discipline budgétaire oblige, les revenus générés devraient compenser les frais d’exploitation du nouvel espace public, mentionne aussi le rapport Tory.

Par ailleurs, la Place de l’Ontario devrait aussi «respecter et célébrer le paysage naturel de même que le rapport à l’histoire du site», tout en rendant possible «l’intégration de la Cinésphère et des nacelles existantes, qui sont des structures emblématiques».

Donc, l’ancien et le nouveau, tout et son contraire, partenariat public-privé, le beurre et l’argent du beurre… progressiste et conservateur, quoi!