Flânez dans les rues animées du Vieux Carré ou sur les bords du fleuve Mississippi, prenez un beignet au Café du Monde ou écoutez du jazz à l’incontournable Preservation Hall et vous tomberez à coup sûr sous le charme incroyable de la Nouvelle-Orléans. Berceau mythique du jazz, haut lieu de festivités marqué par le sceau du célèbre carnaval de Mardi Gras, la Nouvelle-Orléans n’a cessé de fasciner et d’inspirer voyageurs, artistes et aventuriers en tout genre. Tennessee Williams ne s’y est pas trompé, en venant humer l’air de la ville pour écrire son chef-d’œuvre Un tramway nommé désir.
Pour les musiciens de jazz, la Big Easy, est et reste LA destination où il FAUT venir jouer. Quant à l’industrie hollywoodienne, elle fait depuis de nombreuses années ses choux gras de la beauté stupéfiante des nombreux décors de la ville et ses environs. Pour n’en citer que quelques-uns: la plantation Oak Alley immortalisée dans Autant en emporte le vent (Victor Fleming) et ressuscitée dans Entretien avec un vampire de Neil Jordan, les bayous humides et mystérieux, toiles de fond de Angel Heart (Alan Parker) et du dernier film de Bertrand Tavernier Dans la brume électrique, ou encore l’atmosphère trouble de la Big Easy dans le film du même nom de Jim Mc Bride.
Il faut dire qu’il est difficile de ne pas être séduit par la beauté de l’architecture, l’atmosphère à la fois festive et mystérieuse de la ville et l’authentique gentillesse des gens. Bien au-delà des clichés, la Nouvelle-Orléans offre au visiteur une Histoire et une culture forte, riche et unique.
Deux visages
Si l’influence espagnole est omniprésente dans les jardins et sur les façades des maisons et que la culture créole jaillit à tous les coins de rues, la présence française reste prononcée, marquée dans les mémoires, les habitudes de vie, certaines coutumes et dans les noms donnés aux gens, aux lieux et aux rues. Même si la langue française est davantage parlée à Bâton Rouge ou Lafayette qu’à la Nouvelle Orléans, la culture francophone fleure bon dans cette ville que comptent les États-Unis comme l’une des plus pauvres du pays. Une immersion culturelle étonnante dans un coin de l’Amérique qui ne bénéficie pas toujours d’une bonne réputation.
Entre la corruption et le développement de commerces douteux qu’entraînent la pauvreté et l’inégalité raciale, sociale et économique, la Louisiane est une belle à deux visages. La Nouvelle-Orléans n’échappe malheureusement pas à la règle, même si le drame humain se déroule souvent loin des yeux du visiteur. Alors que la musique bat son plein dans les rues du Vieux Carré et que les façades magnifiques des demeures du Garden District enchantent les sens, la périphérie souffre toujours des dommages engendrés par l’ouragan Katrina.