Qui a voté pour Rob Ford?!, lance mon épouse sur le ton le plus faux, en présence d’amis ou de voisins lorsqu’on discute des frasques de notre maire, sachant pertinemment que j’ai fait une croix, en 2010, vis-à-vis du nom du candidat conservateur qui promettait «le respect pour les contribuables».
383 501 citoyens ont posé le même geste, soit 47,1% de l’électorat, contre seulement 35,6% pour l’ex-ministre libéral provincial George Smitherman et 11,7% pour l’ex-maire adjoint Joe Pantalone, un néo-démocrate inféodé aux syndicats.
Les banlieues ont voté massivement pour Ford, le centre-ville pour Smitherman, ce qui fait dire à plusieurs que l’amalgamation de 1998 était peut-être une erreur, même si les trois-quarts des services municipaux étaient déjà fournis par le gouvernement métropolitain.
53% des Torontois sont allés aux unes en 2010, contre 39% en 2006 (David Miller vs Jane Pitfield) et 38% en 2003 (David Miller vs John Tory).
Échaudés, à l’été 2009, par une grève des éboueurs et d’autres employés municipaux qui a découragé David Miller de se représenter, les Torontois ont voté pour la ligne dure envers les syndicats, la privatisation de la collecte des ordures et un meilleur contrôle des dépenses publiques. Smitherman promettait, lui aussi, vers la fin de la campagne, d’interdire les grèves dans les services essentiels, mais Ford était plus crédible là-dessus.