Les Ontariens vont aux urnes ce jeudi 6 octobre. Les chefs des trois partis et leurs candidats ont mené une campagne un peu trop scriptée. Leurs publicités télévisées ont versé dans la caricature. Leurs programmes, en apparence étoffés, ont rarement dépassé les lieux communs et reposent sur des perspectives de croissance fantaisistes. Mais les débats sont restés civils, les enjeux sont importants, méritent qu’on s’y intéresse et justifient une forte participation à ce scrutin.
L’emploi, clé de la relance économique chez nous comme ailleurs, a dominé la campagne. Vieillissement de la population oblige, la santé et le sort des personnes âgées ont également interpellé les politiciens. Ces problèmes ne sont pas intraitables, mais ils sont complexes.
Au pouvoir depuis huit ans, les Libéraux font miroiter la création d’emplois dans des secteurs de pointe comme les énergies «vertes» et l’auto électrique, grâce à un gouvernement activiste prêt à faciliter les investissements étrangers.
Ces emplois futuristes sont rarement les mêmes que ceux qui ont été perdus pendant la récession de 2008-09, qui a frappé surtout le secteur manufacturier traditionnel. C’est le cheval de bataille d’Andrea Horwath, la chef du Nouveau Parti démocratique, qui cherche d’abord à protéger les emplois existants, entre autres au moyen de crédits d’impôt ou de mesures punitives, mais qui taxerait davantage les entreprises.
Les Conservateurs renvoient ces deux visions dos à dos et proposent plutôt d’instaurer un climat favorable – moins de taxes et de réglementation – à la création de «vrais» emplois, c’est-à-dire d’emplois résultant d’investissements privés, associés à des produits et des services utiles, qui ne sont pas maintenus artificiellement par l’État.