«J’ai passé 30 ans en politique et la plume de mon chapeau, c’est la Loi sur les services en français.» Ainsi s’exprime celui qu’on nomme communément le père de la Loi 8. Ce joli qualificatif forçant le respect et l’admiration vient souligner sa contribution à l’entrée en vigueur d’une loi qui aura changé le visage linguistique de la province.
Entre novembre 1986, date d’adoption de la Loi sur les services en français par la législature ontarienne et aujourd’hui, presque 20 ans se sont écoulés. Mais, à 72 ans passés, Bernard Grandmaître affirme, sur le ton de la plaisanterie, être passé du statut de père à celui de grand-père de cette même loi. Pourtant, il ne s’attriste pas pour autant de ce nouvel état.
Alors qu’on célèbre le 20e anniversaire de la Loi sur les services en français un peu partout dans la province, son père fondateur est sollicité de tous les côtés et multiplie les entrevues.
Fier d’être Franco-Ontarien
L’ancien député libéral d’Ottawa-Est se prête volontiers au jeu. «Je suis très fier d’être Franco-Ontarien et d’avoir épaulé cette loi-là, avec l’aide, bien sûr, de beaucoup d’autres personnes. On ne peut pas faire ces choses-là tout seul», commente-t-il avec modestie.
Il y a eu, en 1968, la création des écoles de langue française, suivie, en 1984, de l’accès à des tribunaux bilingues grâce à la Loi sur les tribunaux judiciaires.