La littératie financière bientôt au curriculum

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Publié 10/11/2009 par François Bergeron

Nos gouvernements, qui n’ont pas vu venir la récession et qui n’arrivaient déjà pas à rembourser leurs dettes, se targuent maintenant de pouvoir enseigner la «littératie financière» aux jeunes.

À partir de septembre 2011, les élèves de la 4e à la 12e année de l’Ontario étudieront diverses questions entourant la gestion des finances personnelles, de façon à faire des choix éclairés sur leurs futures dépenses, l’achat d’une maison, l’épargne pour la retraite, etc.

Un groupe de travail, co-présidé par la députée de Kitchener Leeanna Pendergast, adjointe parlementaire de la ministre de l’Éducation Kathleen Wynne, se verra confier la mission de préparer un rapport qui sera remis au Conseil du curriculum du ministère durant l’été 2010.

Ce groupe de travail sollicitera l’opinion de divers experts des secteurs de l’éducation et des finances pour: recenser les principaux concepts financiers qui constituent la «littératie financière»; élaborer une liste de concepts et de compétences; formuler des conseils sur la façon de les intégrer harmonieusement dans le curriculum actuel.

«Les compétences financières fondamentales sont un élément de base essentiel de l’éducation de chaque personne», affirme Tom Hamza, président du Fonds pour l’éducation des investisseurs, qui participera à l’élaboration des ressources et à la formation des enseignants.

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Cet agence a été créée en 2000 par la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario pour, justement, éduquer le public sur la gestion des finances personnelles.

«En ajoutant dans le curriculum l’acquisition de compétences en finances, nous veillons à ce que les élèves de l’Ontario possèdent les connaissances nécessaires pour prendre des décisions éclairées tout au long de leur vie», ajoute M. Hanza.

«Les problèmes économiques mondiaux ont mis en évidence la nécessité d’améliorer la littératie financière de la population», lit-on dans le communiqué du ministère de l’Éducation.

C’est le moins qu’on puisse dire! Surtout si par «la population» on sous-entend aussi nos élus qui, ayant découragé l’épargne et vécu à crédit pendant des décennies, réalisent aujourd’hui que les régimes de pensions publics et privés ne suffiront vraisemblablement pas à couvrir aussi bien que prévu les prochaines cohortes de retraités.

Examen des dépenses

Le gouvernement provincial vient par ailleurs de créer, au sein du Conseil du Trésor, d’un groupe de travail qui procédera à l’examen des dépenses de programmes et de la prestation des services «pour s’assurer que chaque dollar est dépensé de manière plus judicieuse».

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Ce Groupe de travail, dont fait partie Madeleine Meilleur, la ministre des Affaires francophones et ministre des services sociaux et communautaires, s’est réuni pour la première fois jeudi 5 novembre.

Le but de l’exercice est de formuler des recommandations à Dwight Duncan, le ministre des Finances, pour que la province retrouve son équilibre financier. L’Ontario, la province la plus durement frappée par la récession, a perdu près la moitié de ses revenus provenant des impôts des entreprises. Le déficit provincial, proche de zéro l’an dernier, est estimé à 25 milliards $ cette année.

On ne prévoit pas revenir à l’équilibre budgétaire – et commencer à rembourser ces dettes – avant quelques années.

En plus de Mme Meilleur, le Groupe de travail est composé du procureur général Chris Bentley, du ministre sans portefeuille Gerry Phillips, de la ministre du Tourisme et leader parlementaire du gouvernement Monique Smith, du ministre de l’Énergie et de l’Infrastructure George Smitherman, de la ministre de l’Éducation Kathleen Wynne, et des députés Sophia Aggelonitis, Greg Sorbara et Maria Van Bommel.

«Pendant cette récession mondiale», a déclaré le ministre des Finances Dwight Duncan, «le gouvernement a investi dans la création d’emplois, la santé et l’éducation. La formation du Groupe de travail du Conseil du Trésor constitue la prochaine étape du plan stratégique pour assurer la pérennité des services publics en Ontario.»

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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