Les antagonismes tribaux, ethniques ou raciaux, qui remontent à la nuit des temps, persistent encore de nos jours, comme si les progrès scientifiques et intellectuels de l’humanité n’étaient qu’un vernis sur un naturel primitif beaucoup plus résistant.
Malgré cela, on caractérise parfois la Première Guerre Mondiale comme ayant été le dernier des grands conflits traditionnels pour la domination d’un territoire, de ses ressources et de ses routes de commerce. La Deuxième Guerre Mondiale aurait été le premier affrontement moderne aux enjeux moins territoriaux qu’idéologiques (démocratie contre dictature). Elle s’est prolongée en Corée, au Viêt-Nam et dans la Guerre Froide Est-Ouest qui a pris fin par la disparition de la menace soviétique (mais pas par la disparition de tous les totalitarismes).
Le conflit israélo-arabe, les attaques du 11 septembre 2001 et les invasions de l’Afghanistan, de l’Irak et peut-être bientôt de l’Iran, représentent une nouvelle tangente. Ces derniers développements résultent d’erreurs criminelles qui n’étaient pas inévitables, qui peuvent encore être corrigées, mais qui coûtent déjà très cher et hypothèquent lourdement notre avenir.
Le terrorisme est bien réel mais, contrairement à la Seconde Guerre Mondiale et à la Guerre Froide, l’ennemi est souvent invisible, probablement surestimé, constamment redéfini, quand il n’est pas carrément inventé pour perpétuer la guerre elle-même, ses chefs, son industrie, ses retombées stratégiques.
Contrairement aux objectifs officiels, l’action américaine actuelle stimule le terrorisme au lieu de l’éradiquer. C’est peut-être parce que c’est là son objectif véritable: justifier les gros budgets militaires par une menace comparable à celle que posait l’URSS.