La hausse du prix du pétrole qui a porté le baril à plus de 70 $ US – le double par rapport à son niveau de janvier 2004 – ne s’est pas accompagnée des ruptures et déséquilibres politiques qui ont marqué les deux chocs pétroliers, d’abord en 1973, lors de la 4e guerre israélo-arabe du Kipour, puis, en 1978-79, dans la foulée des événements qui ont conduit à la révolution iranienne et à la première guerre du Golfe. Il n’est cependant pas exagéré de qualifier les récentes fluctuations du marché de troisième choc pétrolier.
Il est vrai que c’est un événement climatique, le cyclone Katarina, dans le Golfe du Mexique et au Texas, deux cœurs de l’industrie pétrolière des États-Unis, qui a fait monter le prix du baril à des niveaux historiques sans précédent.
Cependant, la hausse des prix du pétrole était un processus déjà en cours. La catastrophe naturelle qui s’est déroulée au sud des États-unis n’a fait qu’amplifier la tendance.
Force est donc de constater que les récentes hausses des prix du baril ne sont pas le résultat de quelques facteurs conjoncturels, mais reflètent plutôt les déséquilibres structurels du marché pétrolier, à savoir le gonflement de la demande face à une offre qui ne progresse pas au même rythme et montre des signes de stagnation et d’essoufflement.
Le monde produit et consomme environ 80 millions de barils de pétrole par jour. Les États-Unis, à eux seuls, en consomment presque le quart, suivis par la Chine qui avec ses sept millions de barils, a remplacé le Japon comme deuxième consommateur mondial de pétrole.