Ils ont tout pour être heureux: la gloire, l’argent, la famille, les amis, la beauté, le talent, mais pas, apparemment, la santé (mentale), puisqu’ils se suicident. Heath Ledger, Philip Seymour Hoffman, par surdose de drogue. Robin Williams, qui s’est pendu avec une ceinture chez lui cette semaine.
La disparition d’un génie comique comme Williams provoque d’intenses réactions de tristesse, de colère chez certains, mais surtout d’incompréhension face au stress ressenti par ces vedettes (problèmes de riches?), face aux ravages de l’alcool et de la drogue omniprésents dans ce milieu (manque de volonté?), et face à la nature même des maladies mentales dont ils seraient atteints (réelles ou imaginaires?).
Or, tout le monde a un ou quelques cas lourds de maladie mentale dans sa famille et dans son entourage. Angoisse chronique, phobie débilitante, bipolarité manifeste, alcoolisme et abus de drogue, tentative de suicide, schizophrénie, fugue, errance, hospitalisation…
Ce n’est pas rare (un Canadien sur cinq, selon les chiffres officiels), au point où on s’interroge légitimement sur son propre état chaque fois qu’on cède à la colère ou qu’on réprime un sentiment inavouable.
Une minorité consulte un professionnel, avec des résultats variables. La majorité endure son mal, là aussi pour le meilleur ou pour le pire.