Même si le préambule de la Constitution canadienne mentionne que le pays est fondé, entre autres, sur «la suprématie de Dieu», le maire de Saguenay, Jean Tremblay, ne pourra plus réciter de prière avant la séance publique du conseil municipal.
Mercredi, la Cour suprême du Canada a rendu une décision unanime dans laquelle elle donne raison au Mouvement laïque québécois (MLQ) et au citoyen Alain Simoneau, qui s’opposaient à cette pratique en alléguant qu’elle allait à l’encontre du droit à la liberté de religion de ses concitoyens.
Les juges du plus haut tribunal au pays estiment que le règlement municipal concernant la prière contrevient à l’obligation de neutralité religieuse de l’État. Selon eux, la prière créée une distinction, une exclusion et une préférence fondée sur la religion qui a pour effet de compromettre le droit d’Alain Simoneau à l’exercice de sa liberté de conscience et de religion.
«En raison de l’obligation qu’il a de protéger la liberté de conscience et de religion de chacun, l’État ne peut utiliser ses pouvoirs d’une manière qui favoriserait la participation de certains croyants ou incroyants à la vie publique au détriment des autres», lit-on dans le jugement de la Cour suprême du Canada.
«Si, sous le couvert d’une réalité culturelle, historique ou patrimoniale, l’État adhère à une forme d’expression religieuse, il ne respecte pas son obligation de neutralité.»