Le Parti conservateur de l’Ontario ne s’est pas encore relevé de sa cuisante défaite aux élections de l’automne dernier. Le chef John Tory, qui ne siège plus à Queen’s Park parce qu’il a été battu dans sa circonscription, s’accroche à son poste après avoir reçu un appui plutôt tiède lors d’un congrès cet hiver.
De toute évidence les Conservateurs de l’Ontario sont désemparés, ce qui nuit aux efforts de réélection des Conservateurs fédéraux de Stephen Harper. C’est surtout en Ontario qu’ils plafonnent dans les sondages, malgré la sous-performance des Libéraux de Stéphane Dion.
À la défense de John Tory, soulignons que le gouvernement libéral de Dalton McGuinty n’affichait pas un mauvais bilan et offrait peu de prises aux critiques. De plus, on ne peut pas blâmer uniquement John Tory d’avoir mal calculé l’impact de sa promesse de financer une plus grande diversité d’écoles. C’était dans son programme lors de la campagne au leadership de son parti et, plus tard, dans la plate-forme électorale qu’ont approuvée non seulement les sondeurs et les conseillers mais aussi les députés et les candidats locaux du parti.
Et voilà que le Toronto Board of Education vote pour la création de quelques écoles afrocentriques, faisant fi de l’opinion du gouvernement libéral et donnant raison à la vision pluraliste des Conservateurs!
L’actualité fournit cependant à John Tory (et à Stephen Harper) une nouvelle cause populiste: les commissions des droits de la personne au pays, mais notoirement en Ontario, ont perdu les pédales. Le racisme et le sexisme étant vaincus au Canada, ces tribunaux se cherchent de l’ouvrage et s’égarent dans la défense des motocyclistes qui veulent remplacer le casque par le turban, des transsexuels à la recherche de la chirurgie plastique parfaite, ou des musulmans qui s’offusquent des critiques des éditorialistes.