Que faire pour apaiser la colère anti-américaine/anti-occidentale du monde musulman, qui éclate à la diffusion sur YouTube de la plus minable des vidéos ou à la simple publication de caricatures dans des journaux introuvables dans leurs pays?
Certainement pas capituler devant les menaces en brimant nos libertés d’expression, par exemple en interdisant chez nous les manifestations «haineuses» ou les dessins «provocateurs».
C’est la tentation en France, dont le gouvernement liberticide (sous les socialistes actuels et sous les autres avant eux) dénonce avec la même fougue notre vingtaine d’intellos les plus incisifs et les milliers d’émeutiers, encouragés par al-Qaïda, qui les prennent au sérieux.
Dans certains milieux, on propose de multiplier les «provocations» islamophobes sur toutes les tribunes, afin de «fatiguer» le mouvement de protestation, qui finirait par se rendre compte qu’il produit l’effet inverse de celui qui recherché: intimider l’Occident. Sauf que l’effet recherché, bien sûr, a moins à voir avec la subjugation des «infidèles» en Occident qu’avec le ralliement des «fidèles» aux islamistes dans les pays où ils seraient en mesure de prendre le pouvoir.
Oui, bien sûr, un grand nombre – peut-être une majorité – d’Égyptiens, de Pakistanais ou d’Indonésiens déplorent les attaques meurtrières contre les ambassades américaines et souhaitent que cette ferveur tribale/religieuse d’un autre âge – primitive, franchement – soit un jour remplacée par des comportements plus matures. Mais pour l’instant – sagement, sûrement, dans plusieurs cas – ils se taisent et laissent passer la tempête.
On croyait, naïvement, que le «Printemps arabe» aurait permis à ces sociétés de progresser sur la voie du pluralisme politique, économique, culturel. Il faudra réexaminer tout ça.