Il faut très mal connaître les médias, les journalistes et le public lecteur/auditeur/téléspectateur pour croire à la censure.
Rien n’est plus fascinant pour le public qu’une information qu’on tente de lui cacher. Rien n’est plus motivant pour un journaliste qu’une interdiction officielle de couvrir tel événement, de consulter tel document ou de parler à telle personnalité.
Les appels au boycott ou à la censure – a fortiori l’intervention des autorités – assurent un vif succès à un spectacle ou à un livre qui, autrement, serait peut-être rapidement tombé dans l’oubli.
Le premier ministre Stephen Harper devrait savoir ça depuis longtemps, mais il tente quand même de limiter les contacts entre ses ministres et les journalistes, il veut contrôler les débats des élus au Parlement, et il vient d’interdire la couverture de l’arrivée au pays des corps des soldats canadiens tués en Afghanistan.