Kingston devient la 25e région désignée

Loi sur les services en français de l'Ontario

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Publié 30/05/2006 par Marta Dolecki

Les francophones de Kingston peuvent se réjouir. Dans le futur, les bureaux du gouvernement ontarien auront l’obligation d’offrir des services en français à la population de la région. En milieu de semaine dernière, Kingston a obtenu sa désignation et devient de ce fait la 25e région bilingue en vertu de la Loi ontarienne sur les services en français.

La directrice générale de  l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO) des Milles-Îles, Jeannine Proulx, pousse un soupir de soulagement.

Même si elle sait pertinemment que la transition vers de nouveaux services en français ne se fera pas du jour au lendemain, Mme Proulx se réjouit d’avoir obtenu gain de cause dans ce dossier.

«C’est véritablement une reconnaissance que le gouvernement provincial accorde à la communauté francophone en nous disant:  »oui, on sait que vous existez et vous allez avoir droit à des services. C’est véritablement au-delà des mots »», laisse-t-elle échapper.

«Nous sommes conscients que les services ne pourront pas être implantés immédiatement, mais on sait que ça s’en vient, continue-t-elle. Ce n’est pas juste un nouvel espoir que nous avons. Cette fois, cette mesure va bientôt se concrétiser», fait valoir la directrice de l’ACFO des Milles-Îles.

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La désignation faisant de Kingston une ville bilingue doit entrer en effet le 1er mai 2009 prochain. Depuis trois ans, l’ACFO de Milles-Îles travaille pour aboutir à ce résultat.

Les membres de l’organisme ont commencé par faire le décompte des personnes ayant déclaré le français comme leur langue maternelle au recensement de 2001.

Au-delà de ces données officielles, l’organisme a tenu compte de l’arrivée d’étudiants francophones résidant à l’université Queen’s et au Collège militaire royal du Canada.

Après calcul, l’ACFO en a déduit que le nombre de francophones résidant à Kingston s’élevait à 5 270.

Jeannine Proulx soutient par ailleurs que la population francophone de Kingston a connu un essor important au cours des 35 dernières années, passant de 2 000 en 1971 à plus de 5 000 aujourd’hui.

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«On ne pouvait plus nous servir l’argument que l’afflux de francophones était un phénomène aléatoire, que ça allait s’arrêter», justifie Mme Proulx qui est également membre du conseil provisoire de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO).

La Loi sur les services en français s’applique à toutes les régions où vivent 5 000 francophones et dans celles où ils représentent 10 % de la population. L’ACFO a déposé la demande officielle concernant la désignation de Kingston auprès du gouvernement provincial en février 2005.

Avant la désignation, ce n’est pas tant le manque de services en français qui indisposait la population francophone de Kingston, mais plutôt un accès à géométrie variable, soumis au bon vouloir des agents de guichet, ainsi que le manque global de visibilité.

Au total, l’ACFO a recensé 22 bureaux du gouvernement provincial situés à Kingston. Ces ministères prestataires des services au reste de la province abritent déjà des fonctionnaires capables de s’exprimer dans les deux langues.

Mais, selon Jeannine Proulx, «il n’y a jamais eu de promotion auprès de la population locale quant à la possibilité d’obtenir des services en français, explique-t-elle. Les gens des régions désignées qui voulaient communiquer avec les ministères pouvaient appeler un certain numéro leur permettant d’obtenir ces services. Nous, nous n’avions pas cette option. Nous n’avons jamais eu accès à ce numéro. À la place, nous devions composer un numéro local qui ne nous garantissait pas un service en français.»

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De même, lorsqu’un francophone se déplaçait dans un bureau du gouvernement, il pouvait, certes, recevoir un service dans sa langue maternelle, «mais c’était vraiment de façon courtoise, sur une base très aléatoire. L’agent n’avait ni l’obligation, ni le mandat de le faire», précise Mme Proulx.

Grâce au nouveau statut de Kingston, la directrice de l’ACFO espère que les choses vont changer. «Nous n’avions pas d’attentes réelles envers le gouvernement provincial, parce qu’on s’était toujours fait dire que nous ne résidions pas dans une région désignée. Maintenant, avec cette mesure, les bureaux du ministère ontarien devront assurer des services en français et s’ils échouent à le faire, les citoyens pourront porter plainte auprès du ministère des Affaires francophones.»

À ce stade, afin d’implémenter la Loi sur les services en français à Kingston, le ministère des Affaires francophones estime qu’environ 80 postes devront être comblés par des francophones. Un comité composé de membres de la communauté francophone et de représentants du gouvernement sera formé sous peu pour veiller à la bonne mise en œuvre de la Loi.

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