Justin Trudeau réussira-t-il à faire à Thomas Mulcair, à travers le Canada, le coup que Kathleen Wynne vient de faire à Andrea Horwath en Ontario, et s’imposer comme l’alternative la plus crédible aux conservateurs?
Les contextes sont différents. Les conservateurs sont majoritaires à Ottawa et c’est le NPD qui forme l’opposition officielle. En Ontario, suite aux élections du 12 juin, l’ordre des partis est resté inchangé et les libéraux ont obtenu presque le même pourcentage de suffrages que la dernière fois, mais ils ont décroché une majorité de sièges à Queen’s Park grâce à l’affaissement du vote conservateur.
Suite aux quatre élections fédérales partielles du 30 juin au centre-ville de Toronto, à Scarborough et en Alberta, les libéraux ont toutes les raisons de croire que leur troisième place de 2011 était une aberration, et que c’est vers eux que se tourneront les électeurs désireux de remplacer le gouvernement de Stephen Harper.
Si, bien sûr, d’ici la fin de l’année, le premier ministre ne décide pas d’imiter Dalton McGuinty en cédant la place à un nouveau chef qui pourrait prétendre incarner à la fois la stabilité et le changement. Il semble toutefois que Stephen Harper s’inspire plutôt de Jean Chrétien, qui avait choisi avec succès de briguer un troisième mandat.
Pour les libéraux, l’ancien conseiller municipal Adam Vaughan a arraché au NPD Trinity-Spadina, l’ancienne circonscription d’Olivia Chow, avec une bonne marge (malgré un taux de participation pathétique de 20%). Au provincial, le comté est aussi l’un de ceux qui ont quitté la colonne du NPD pour passer à celle des libéraux, ce qui augure mal pour le parti de Thomas Mulcair dans les grands centres urbains.