Jusqu’en cour pour obtenir une école secondaire dans l’Est de Toronto

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Publié 17/03/2016 par Radio-Canada

Des parents de Toronto qui n’en peuvent plus d’attendre une école secondaire francophone dans l’Est de Toronto ont décidé de s’organiser. Radio-Canada a appris qu’ils viennent d’embaucher Nicolas Rouleau, l’un des avocats qui a gagné l’an dernier une cause majeure sur l’éducation en milieu minoritaire en Colombie-Britannique. 

Cette victoire des parents de l’école Rose-des-Vents inspire le groupe de parents de l’Est de Toronto, dont Lianne Doucet, mère de trois filles. L’école secondaire francophone la plus proche de chez elle, le Collège français du Conseil scolaire Viamonde, est à 45 minutes en transport en commun. 

Sa fille aînée a passé tout son secondaire à faire ce trajet pour se rendre au Collège Français. Sa deuxième fille a choisi de se tourner vers une école anglophone, entre autres parce que c’était plus proche de la maison et parce qu’il y avait plus d’activités. «Ma deuxième fille qui est passée à l’école anglaise me parle rarement en français […]  c’est déchirant», laisse tomber Lianne Doucet.

Et sa dernière fille va, elle aussi, devoir faire un long trajet en autobus si elle veut continuer l’école en français au secondaire l’an prochain. 

Pourtant, le quartier Leslieville où elle habite, tout comme ceux aux alentours, comme les Beaches et Danforth, compte de nombreux francophones. En 2011, environ 4000 résidents du secteur avaient le francais comme langue maternelle, selon Statistique Canada.

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Pas de doute, donc, qu’une école secondaire francophone dans l’est de Toronto serait très populaire, selon Lianne Doucet. Le défi, dit-elle, c’est de trouver un terrain et du financement. 

Or, une des grosses sources de frustration pour ces parents torontois est il y a plusieurs écoles de langue anglaise dans l’est qui sont à moitié vides. L’école anglophone Eastern Commerce Collegiate Institute, par exemple, n’était occupée qu’à 7% l’an dernier.

Pour que le conseil scolaire francophone public ait accès à une de ces écoles, son équivalent anglophone, le TDSB, doit d’abord évaluer ses besoins et décider s’il vend ou non une installation, un processus qui peut durer des années. 

Lianne Doucet, tout comme les autres parents membres de la Coalition pour une école secondaire de quartier, n’en peut plus d’attendre. «On a droit à une école équivalente, pas à une vieille école», dit-elle.

Sa Coalition a décidé d’embaucher l’avocat Nicolas Rouleau, qui a représenté l’Association des parents de l’école Rose-des-Vents. Tout comme ceux de Vancouver, les parents de l’Est de Toronto croient qu’ils sont en droit de réclamer des installations équivalentes à celles des anglophones. 

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«On vient d’avoir de belles excuses officielles au sujet de la façon dont les francophones ont été traités dans le système scolaire, il y a plusieurs années. C’est ironique qu’on soit encore en train de se battre», de dire Lianne Doucet. L’avocat Nicolas Rouleau indique que c’est à la province de trouver une solution pour que les droits des minorités linguistiques soient respectés.

Pour l’instant, sa demande de rencontre avec la ministre de l’éducation de l’Ontario est restée sans réponse. Le groupe de parents veut continuer le dialogue avec la province, mais le cas échéant, il se dit prêt à se rendre jusque devant les tribunaux.

La ministre de l’Éducation n’était pas disponible ces derniers jours pour accorder une entrevue à Radio-Canada dans le cadre de ce reportage, diffusé jeudi. Dans un courriel, sa porte-parole Nicole McInerney écrit que le gouvernement choisit de financer les projets «où les besoins sont les plus urgents dans les trois prochaines années».

Selon la province, une seule demande de financement pour une école dans l’Est de la ville a été déposée par un conseil francophone à Toronto ces dernières années… demande qui a été rejetée. 

La directrice des communications du Conseil scolaire Viamonde, Claire Francoeur, soutient que son conseil exprime au gouvernement le besoin d’obtenir une école secondaire publique de langue française dans l’Est de la ville depuis des années. Une nouvelle école secondaire catholique francophone est en construction, mais beaucoup plus à l’Est, à Scarborough. 

Auteur

  • Radio-Canada

    Radio-Canada est le plus ancien service public de diffusion du Canada, créé le 2 novembre 1936, devenu le principal réseau national d'information radio, télévision et internet.

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