John Ralston Saul: l’avenir du français passe par le secondaire

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 10/11/2009 par Annik Chalifour

John Ralston Saul, romancier et essayiste canadien bien connu, fondateur et président honoraire de l’organisme Le français pour l’avenir, a remercié les donateurs et partenaires de l’organisme lors du déjeuner clôturant son Assemblée générale annuelle, lundi 2 novembre, au Massey College de l’Université de Toronto.

Près d’une quarantaine de convives, représentant nombre d’importants bailleurs de fonds de l’organisme Le français pour l’avenir, ont participé à l’événement marqué du discours de John Ralston Saul, qui depuis octobre 2009, est aussi le premier Canadien élu président du PEN international (organisation littéraire et de liberté d’expression la plus importante au monde) au cours des 88 années de son histoire.

Le français pour l’avenir, organisme national à but non lucratif créé il y a 11 ans, s’est donné pour mandat d’encourager les élèves du secondaire, leaders canadiens de demain, à devenir bilingues.

«La vaste majorité des jeunes à travers le pays, excepté au Québec, continuent d’étudier seulement en anglais à partir de la 9e année.

L’un de nos principaux défis est d’encourager les élèves à poursuivre leur éducation en français tout au long de leur cours secondaire, ce qui favorisera le maintien de leur connaissance et usage des deux langues officielles», selon John Ralston Saul.

Publicité

Relève bilingue

Le français pour l’avenir conçoit le bilinguisme comme un atout essentiel de contribution au développement durable du Canada et de ses relations avec le monde. Dans cette optique, il vise à assurer une relève du leadership canadien qui soit bilingue.

«Pourquoi les anglophones ne voudraient-ils pas tenir compte des francophones qui représentent 25% de la population canadienne? Cela ne fait pas de sens, ne serait-ce que sur les plans social et économique», soulève le fondateur du français pour l’avenir.

Les statistiques parlent d’elles-mêmes en faveur du bilinguisme, «puisqu’aujourd’hui, parmi les sept millions de Canadiens bilingues, la moitié sont des anglophones. En outre, on constate que de plus en plus de jeunes professionnels hors Québec, qui occupent des postes cadres en entreprise, sont bilingues» ajoute-t-il.

Enjeu d’éducation

Toutefois, nonobstant les signes positifs, les enjeux du bilinguisme restent bien présents à travers le système d’éducation canadien et ce malgré les écoles d’immersion, où l’ensemble des jeunes étudie exclusivement en anglais au palier secondaire.

«Nous savons que de multiples raisons affectent le cheminement scolaire des adolescents, comme le fait qu’ils se sentent isolés dans l’apprentissage du français; que les universités n’offrent pas suffisamment de programmes incitatifs à travers le pays; que les jeunes manquent de modèles bilingues auxquels ils peuvent s’identifier», précise Ralston Saul.

Publicité

Forums et concours de rédaction

Tous les programmes du français pour l’avenir sont unilingues en français et soulignent les bénéfices sociaux et professionnels du bilinguisme. Ils aident à créer des liens linguistiques et culturels entre les élèves à travers le pays.

L’organisme offre des forums locaux annuellement dans de nombreuses villes canadiennes. En 2009, 2500 jeunes se sont réunis dans 14 villes pour participer à des ateliers, événements culturels et des tables rondes de discussions dynamiques.

Le forum national des jeunes ambassadeurs réunit des élèves de partout au Canada durant quatre jours où ils partagent sur les façons de promouvoir la dualité linguistique.

Les participants repartent chez eux en tant qu’ambassadeurs du bilinguisme, chargés d’encourager leurs pairs de continuer l’apprentissage du français.

Chaque année, les élèves du secondaire sont également invités à participer au concours national de rédaction. En écrivant un texte en français, ils ont la chance de gagner des bourses d’études exceptionnelles afin de poursuivre leurs études complètement ou partiellement en français.

Publicité

Reflet national

Le C.A du français pour l’avenir compte actuellement 11 membres issus de sept provinces. L’Alberta, la Saskatchewan et l’Île du Prince Édouard ne sont pas représentées.

«L’un de nos objectifs est de mettre sur pied un groupe de directeurs qui sera représentatif de toutes les provinces», affirme Helen Coltrinari, présidente du français pour l’avenir depuis un an et demi. Lisa Balfour Bowen en est la présidente fondatrice.

Patrimoine canadien est le bailleur de fonds principal de l’organisme. Il reçoit aussi des dons de banques, fondations, particuliers, de conseils scolaires et d’universités, et de plusieurs gouvernements provinciaux.

D’autres organismes, tel que Canadian Parents for French, appuient Le français pour l’avenir à travers des dons en nature.

Le budget annuel de l’organisme s’élève à 650 000$, dont 15% provient de dons du privé. Le personnel compte une petite équipe de quatre personnes. Joanna Campion en est la directrice.
Info: www.francais-avenir.org

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur