John A. Macdonald a établi la norme pour les relations francos‑anglos

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Publié 27/01/2015 par Graham Fraser

John A. Macdonald, le premier des premiers ministres du Canada, a joué un rôle de leadership dans la création de la Loi constitutionnelle de 1867, anciennement connue comme l’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867, que nous célébrerons en 2017.

Alors que le 11 janvier 2015 marquait le 200e anniversaire de sa naissance, le commissaire aux langues officielles du Canada, Graham Fraser en a profité pour évoquer «la contribution de Macdonald au Canada que nous connaissons aujourd’hui en présentant la question de la langue comme l’un des principes fondamentaux du respect». Voici l’analyse de M. Fraser:

Fort d’une vaste expérience politique et des leçons tirées à observer les échecs des autres, Macdonald est devenu un joueur clé dans l’établissement d’une alliance entre conservateurs du Haut-Canada et Canadiens français modérés, une alliance qui s’est avérée cruciale dans les négociations qui ont mené à la Confédération.

Bien qu’il ne parlait pratiquement pas français, il a développé une amitié rapide et durable avec ses collègues francophones et un partenariat étroit avec George-Étienne Cartier. Macdonald avait compris l’importance du bilinguisme et que le fait de construire une relation efficace avec le Canada de langue française était une partie intégrante de la tâche du premier ministre.

Personnage controversé, le mélange de perspicacité personnelle, d’intuition psychologique, de sagesse politique et de préscience sociologique de Macdonald a façonné sa compréhension de la Confédération.

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Et, en présentant sa vision sur la nécessité de relations positives entre les populations francophones et anglophones du Canada, il a établi un modèle de réussite à suivre pour tout premier ministre qui a succédé.

Son analyse peut s’appliquer aux crises de la conscription, à la crise d’Octobre, à la réaction à l’échec de l’Accord du lac Meech, à la persistance du Bloc Québécois et à la reconnaissance parlementaire des Québécois comme nation.

Le dernier soir des débats sur la Confédération, le 10 mars 1865, il a répondu à une question sur le statut du français dans le nouvel accord politique en voie d’élaboration. Il a déclaré que l’usage de la langue française devrait être l’un des principes sur lesquels serait basée la Confédération. 

George-Étienne Cartier a immédiatement ajouté qu’il était aussi nécessaire de protéger les minorités anglaises du Bas-Canada pour ce qui est du respect de l’usage de leur langue

Cette déclaration a permis d’établir les fondements du respect de la dualité linguistique comme valeur canadienne fondamentale et la capacité de conciliation comme on les connaît aujourd’hui.

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Cet engagement à respecter les deux langues, ancré dans les débats sur la Confédération, n’a pas toujours été honoré au cours des 148 dernières années. Mais depuis 40 ans, il a constamment été réitéré dans la Loi sur les langues officielles, dans la Charte canadienne des droits et libertés, dans divers arrêts de la Cour suprême donnant une interprétation des droits linguistiques prévus par la Charte et dans des modifications de la Loi sur les langues officielles.

Le 150e anniversaire de la Confédération du Canada sera donc une occasion idéale pour évaluer le chemin parcouru par le pays, notamment sur les questions linguistiques. De plus, une telle évaluation sera menée dans l’optique des remarques fondamentales prononcées par John A. Macdonald et par George-Étienne Cartier durant les débats sur la Confédération.

Bien que le Canada ait grandement changé depuis 1865, ces principes sont tout aussi pertinents au XXIe siècle qu’ils ne l’étaient au XIXe siècle. Leur mise en œuvre reste un défi pour les chefs de file du pays.

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