Isabelle Routhier ne peint pas pour le plaisir mais pour aller mieux. Pour elle, peindre est un exutoire. Pour sa première exposition, à la Galerie Céline Allard du Centre francophone de Toronto (Spadina et Queen’s Quay), la réalisatrice de Y’a pas deux matins pareils, l’émission du matin à CJBC, se livre entièrement au public à travers des toiles, retraçant deux années chaotiques de sa vie amoureuse. Quand le corps et ses désirs priment sur la raison, l’être humain ne peut expliquer ses actes. La peinture prend donc la place de la parole pour exprimer ce que ressent Isabelle.
Deux ans d’une histoire d’amour résumés en une vingtaine de toiles. Cela peut paraître simpliste, mais ça ne l’est pas. Tout ce qu’une femme peut penser, ressentir et regretter se trouve dans les peintures d’Isabelle Routhier.
Énergique et impatiente dans la vie, Isabelle peint l’instantané, ne peut faire patienter son imagination: «il faut que mes pinceaux, mes toiles soient prêts, quand j’ai besoin de peindre, je ne peux pas attendre, sinon après je ne peux plus rien faire, c’est pour ça que je peins à l’acrylique, ça sèche très vite».
Le caractère d’Isabelle se retrouve dans ses toiles. De grandes courbes, des couleurs vives et des entrelacs mettent en lumière le tourbillon de la vie de ce petit bout de femme pressée. Parfois suggestion, parfois crues, ses toiles suivent le fil d’une relation amoureuse douloureuse.
Tout est parti d’un premier tableau, une femme sans tête, une femme qui ne réfléchit pas, une femme qui laisse son corps décider pour elle. L’exposition se poursuit et toutes les étapes d’une relation y sont condensées et merveilleusement exprimées. De la femme qui veut protéger son homme, à celle qui ne veut pas être prise pour une femme d’un soir en passant par la femme qui se fait «avaler» par l’autre, Isabelle Routhier nous révèle tout ce qu’elle a pu ressentir.