C’est un cliché: le Canada est un pays d’immigrants. Mais les clichés sont rarement utiles. Les réalités qu’ils prétendent décrire sont toujours très partielles.
Relativisons donc, ici, en mentionnant que le Canada n’a que 400 ans d’histoire par rapport aux 2000 ans de civilisation occidentale, mais qu’il en est l’une des plus vieilles démocraties. Que son peuplement par les Français et les Anglais n’a été altéré par l’immigration non-européenne qu’au cours du dernier demi-siècle. Que, contrairement au mythe de la «mosaïque» canadienne et du «melting-pot» américain, les États-Unis ont toujours été un pays plus multi-ethnique et multi-racial que le Canada. Que plusieurs pays du «vieux continent», la Grande-Bretagne en tête, sont devenus des destinations d’immigration asiatique et africaine aussi importantes que ceux du «nouveau monde». Que les langues officielles, les institutions politiques, la jurisprudence, les coutumes populaires, l’expérience économique et la modernité canadiennes ne relèvent pas du folklore: elles représentent le mode de vie et les valeurs de la grande majorité des Canadiens.
À ce titre, ce mode de vie et ces valeurs devraient conditionner notre politique d’accueil. En clair: nous ne devrions accepter comme résidants permanents chez nous, a fortiori comme candidats à la citoyenneté canadienne, que des gens désireux d’adopter notre mode de vie et nos valeurs.
Cet intérêt serait démontrable chez ceux qui ont vécu au Canada plus longtemps que dans leur pays d’origine, qui ont appris nos deux langues officielles, qui s’habillent comme les Canadiens… Finie l’obtention du droit de vote au Canada après seulement quatre ou cinq ans de présence sur le territoire. Refusés les turbans dans la police et autres couteaux religieux à l’école. Renvoyées dans leurs pays arriérés les familles où les femmes sont voilées.