«Et applaudissez bien fort, cette femme vient de devenir maman!» Vraiment? Quelques secondes auparavant elle se tenait dans une double roue, en position grand écart et faisait valser l’appareil de plus de 45 kg comme si de rien n’était. Des scènes improbables qui s’offrent à vous lors des festivals d’art de rue (buskerfest). Quelques minutes plus tard, un danseur de hip-hop sautait au-dessus d’un groupe de cinq personnes alignées… Ne pas réfléchir, regarder…
S’ils avaient déjà participé au Buskerfest, Dominique Major et Martin Varallo n’y étaient plus revenus depuis un petit bout de temps. Le temps de faire un enfant. Venus présenter leur spectacle The Mat Velvet and Charlie show, le couple a régalé le public présent autour de la scène CTV, au croisement de Yonge et Jarvis. Appartenant au monde du spectacle depuis 20 ans, ils proposent ce show depuis un an seulement. Ces anciens artistes du Cirque du soleil, lui était clown, elle était acrobate, ont monté leur propre création.
«On joue dans des festivals. La rue c’est nouveau pour nous. Ce sont les autres artistes qui nous mentionnent aux directeurs des festivals. Dernièrement, on était en Nouvelle-Zélande.» Pour Dominique, également enseignante de trampoline, le retour au spectacle est un peu dur, en raison de sa récente grossesse. Sa roue, de type allemande, est très technique à maîtriser.
Après huit ans de pratique, elle peut être fière d’elle: «Je crois que je suis la seule femme au monde à faire de la roue allemande.» Beaucoup d’artistes utilisent une roue simple, la roue double est plus difficile à soulever. «Dans la rue, c’est très dur, la moindre pente, le moindre accroc devient dangereux», précise Dominique Major. La difficulté, le public la jauge et applaudit en conséquence. Les enfants sont surpris, les parents ravis, le spectacle fait son effet.