Toronto vient d’adopter de nouvelles taxes sur l’achat des maisons et l’immatriculation des véhicules. Mississauga vient de hausser sa taxe foncière de 5%. L’Ontario a imposé sa fameuse «prime» à la santé. Mais le fédéral a aussi mis en place un programme d’investissements dans les infrastructures («Chantiers Canada») auquel la Colombie-Britannique vient d’adhérer. Elle obtiendra une aide à long terme pour moderniser ses routes et ses ponts. Les autres provinces emboîteront le pas.
C’est toutefois la réduction de la TPS qui a suscité les débats les plus enflammés. C’est la mesure la plus «politique» et la moins «économique». Tous les experts, en effet, vous diront qu’une réduction de la TPS constitue un encouragement à la consommation alors que nous avons davantage besoin d’encouragement à l’épargne. De plus, comme ça prend le même nombre de fonctionnaires pour percevoir une TPS de 7%, de 6% ou de 5%, autant rentabiliser l’existence de cette bureaucratie… ou l’abolir complètement en éliminant la TPS.
C’est en réfléchissant tout haut à de telles considérations que le chef libéral Stéphane Dion a mentionné qu’on souhaiterait augmenter la TPS plutôt que la réduire! Cela venant du successeur de Jean Chrétien qui avait mené toute sa campagne de 1993 en promettant de «scrapper» la TPS créée par le gouvernement de Brian Mulroney en remplacement de la taxe invisible sur les produits manufacturés.
Non seulement Jean Chrétien était-il revenu sur cette promesse, incapable de renoncer à la manne produite par la TPS (15 milliards $ à son époque, 30 milliards $ aujourd’hui), mais on a démontré que les Libéraux n’avaient jamais eu l’intention de la tenir. «Scrapper» la TPS, c’était un mensonge concocté pour profiter de la colère des contribuables.
Aujourd’hui, ce sont les Conservateurs qui tiennent leur promesse de réduire la TPS et qui diffusent des publicités ridiculisant l’idée des Libéraux de l’augmenter. Pendant ce temps, le NPD dénonce «la coalition majoritaire Harper-Dion», en référence à l’aplaventrisme des Libéraux, apeurés par les sondages, face aux projets conservateurs au Parlement. Effectivement, le Premier ministre Stephen Harper gouverne aujourd’hui comme s’il était majoritaire… et pourquoi pas?
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Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.