Que ferait Stephen Harper d’un gouvernement majoritaire? Voilà la question qu’il faudra lui poser, ainsi qu’à ses candidats, au cours de la prochaine campagne électorale fédérale qui pourrait être déclenchée d’ici quelques semaines. Les sondages, qui annoncent un autre Parlement-pizza et qui permettent au Premier ministre de se montrer modeste, sont trompeurs: les Conservateurs n’ont jamais été aussi bien placés pour remporter la victoire.
Harper aimerait sans doute s’affranchir de son statut minoritaire actuel, mais il se débrouille déjà très bien depuis un an en demi face à une opposition divisée et relativement désorganisée.
Il réussit à faire passer ses réductions de TPS et ses allocations familiales, à maintenir l’engagement de nos soldats en Afghanistan et à nous éloigner du Protocole de Kyoto. Il vient de relancer une offensive contre la drogue. Il arrive même à faire voter une reconnaissance officielle de la «nation» québécoise et à imposer aux provinces une nouvelle formule de péréquation.
Que ferait-il de plus avec une majorité de députés au Parlement?
Un an après l’élection de Stéphane Dion à la direction du Parti Libéral, on ne détecte encore aucun enthousiasme pour sa personnalité ou son programme, notamment au Québec où plusieurs comtés du Bloc – ceux de l’ADQ de Mario Dumont au provincial – pourraient passer aux Conservateurs, et où l’ex-château-fort libéral d’Outremont vient de passer au NPD!