Halima ou la conspiration du silence

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Publié 07/05/2013 par Karine Boucquillon

Ce matin, comme chaque matin, j’ai ouvert l’œil au son de mon émission matinale préférée, Y’a pas deux matins pareils, à 6h30.

Aujourd’hui, cependant, la première information m’a soulevé le cœur.

Fin avril, un père de famille afghan aurait abattu, de trois balles de kalachnikov dans la tête, sa fille de 19 ans, en public, devant tout un village réuni.

Motif de l’homicide? Sa fille, mère de deux jeunes enfants, était accusée de s’être enfuie du domicile conjugal avec un cousin tandis que son mari se trouvait en Iran. L’exécution a été perpétrée devant 300 à 400 personnes et a été filmée.

Les faits sont en eux-mêmes horribles, mais l’inaction et l’inertie des membres de la famille, des villageois, des femmes et des hommes de cette communauté sont innommables, et ils ont leur part de responsabilité dans ce crime atroce.

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Nous savons que la violence faite aux femmes est endémique dans tant de pays à travers le monde, et nous assistons, souvent impuissants, à des injustices, des abus, de l’intimidation, de la violence sous toutes ses formes, physique et psychologique, dont les premières victimes sont non seulement les femmes, mais aussi les enfants et les aînés.

Mais gardons à l’esprit que, même dans nos démocraties occidentales, nous ne sommes pas à l’abri de la folie humaine. Notre rôle d’adulte responsable et intègre est de rester vigilant à ce qui se passe autour de nous, à commencer au sein de nos familles, de nos écoles, de nos communautés.

Les femmes ont une large part à jouer dans la protection des plus faibles et des plus démunis, mais également comme gardiennes de la justice et de l’intégrité.

Malgré les apparences, elles sont encore marquées par des siècles de silence, de peur, de culpabilité, de honte et d’isolement mental.

Ce qui peut faire contrepoids, ici et ailleurs, est la solidarité entre les femmes, une solidarité de cœur, de détermination, d’équité, de vérité, pour lutter contre la violence sous toutes ses formes.

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Cette solidarité est encore loin d’être une réalité. Les mesquineries, jalousies et commérages continuent à faire des ravages dans le monde car ils divisent les femmes et les éloignent de leur vrai pouvoir, de leur force et de leur noblesse.

Dans le cas d’Halima, qui a l’âge de mes propres enfants, mon cœur de mère est bouleversé et révolté par le silence des femmes de son entourage. Cessons de nous taire, de dissimuler ce qui nous dérange et dénonçons toute forme d’exaction. Ne rien dire, ne rien faire, est consentir.

www.karineboucquillon.com

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