Depuis l’été 2018, Haïti est touché par une crise politique et sociale inédite et profonde, plongeant le pays dans une paralysie presque totale. Sans précédent, le mouvement de contestation l’est aussi bien par sa durée que par son ampleur, touchant une majorité des secteurs sociaux.
Au-delà des facteurs immédiats, comme le scandale PetroCaribe et l’augmentation du coût de la vie, un rapport publié en mai 2019 par le Bureau des avocats internationaux a mis en lumière des causes plus structurelles.
Le scandale PetroCaribe, catalyseur du mouvement
En juillet 2018, une vague de manifestations touche et bloque le pays à la suite d’une forte augmentation (entre 38 et 51%) des coûts du transport, de cuisson et d’autres besoins essentiels.
Partiellement résolues par des mesures conjoncturelles, les contestations ont pris une autre dimension en août 2018 lorsqu’a éclaté un scandale de corruption à grande échelle, éclaboussant un grand nombre de dirigeants politiques au pouvoir et d’anciens hauts responsables.
Le scandale politico-économique révèle qu’environ 3,8 milliards $ provenant du Fonds PetroCaribe (du nom de l’Alliance entre le Vénézuéla et plusieurs pays caribéens, dont Haïti) se sont dilapidés, galvanisant une société haïtienne déjà à cran.