À l’occasion des 60 ans de Guy Mignault, directeur artistique du Théâtre français de Toronto, L’Express vous propose une entrevue réalisée par Adam Pokorn, élève de 11e année à l’école secondaire Étienne-Brûlé, dans le cadre de son cursus scolaire. Dirigé par le jeune étudiant il y a quelques semaines, le dialogue porte essentiellement sur le travail de Guy Mignault au sein du TfT et ses impressions personnelles face aux défis qu’il affronte à travers son travail de directeur artistique.
Adam Pokorn: On connaissait auparavant le Théâtre français de Toronto sous le nom plus chaleureux de «Théâtre du P’tit Bonheur». Pourquoi ce changement?
Guy Mignault: C’est arrivé il y a vingt ans. Moi, je suis venu jouer au Théâtre du P’tit Bonheur en 1982 et en 1986. Puis en 1987 s’est déroulé le 20e anniversaire du théâtre. Je m’en souviens, j’avais dit à Claudia Leubeuf, qui était à l’époque la directrice administrative, de ne pas changer de nom.
Je trouvais que le Théâtre du P’tit Bonheur, ça racontait l’histoire de la compagnie. Elle a confirmé mon point de vue. Finalement, le conseil d’administration, a sûrement pensé que le Théâtre du P’tit Bonheur faisait un peu petit… pas assez ambitieux. Là, ils ont décidé d’adopter Le Théâtre français de Toronto.
Quelles sont les difficultés à surmonter au théâtre dans un milieu minoritaire?
Avant tout, l’argent et le fait de rejoindre les gens… Quand on est une compagnie de théâtre, il faut absolument qu’on s’associe aux autres organismes, mais toujours en protégeant notre statut professionnel.
On s’adresse à la communauté, mais on n’est pas un théâtre communautaire. Tous nos artistes sont des artistes professionnels qui ne font que ça pour vivre. C’est important qu’on redéfinisse souvent cette ambiguïté.