Glorieuses retrouvailles pour Patrick Huard et Colm Feore

Bon Cop Bad Cop 2

Colm Feore et Patrick Huard. (Photo: Sébastien Raymond)
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Publié 12/05/2017 par François Bergeron

Un peu plus de 10 ans après la sortie de la comédie d’action policière Bon Cop Bad Cop de Patrick Huard, devenu le plus grand succès commercial du cinéma canadien, le comédien et humoriste québécois rappelle son partenaire ontarien Colm Feore et récidive avec Bon Cop Bad Cop 2, en salle depuis ce vendredi 12 mai.

Dans le premier, un policier québécois à l’éthique douteuse est forcé de travailler avec un Canadien-Anglais bilingue plus «classe». C’est le festival des clichés sur les deux solitudes canadiennes anglo-franco.

Cette fois, avec l’ex-PPO devenu membre de la GRC, ce sont nos rivalités fédérales-provinciales et canado-américaines qui sont exploitées, encore une fois avec efficacité, au milieu des poursuites automobiles, des combats et des explosions.

«La meilleure comparaison est avec les films Lethal Weapon, où le choc culturel est celui du jeune policier blanc imprudent face à son vieux partenaire noir plus sérieux», reconnaît le réalisateur de BCBC2, Alain Desrochers, en entrevue à L’Express.

Le réalisateur de Bon Cop Bad Cop 2, Alain Desrochers. (Photo: Sébastien Raymond)
Le réalisateur de Bon Cop Bad Cop 2, Alain Desrochers. (Photo: Sébastien Raymond)

Desrochers est «un gars de films d’action», puisqu’il a aussi réalisé les deux Nitro (son idée), la nouvelle série Bad Blood sur la mafia montréalaise, et qu’il vient de terminer Security, en Bulgarie, avec Ben Kingsley et Antonio Banderas. «Mais je ne suis absolument pas limité à ça», promet-il. «J’ai bien d’autres projets dans d’autres genres.»

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BCBC2 est d’ailleurs plus qu’un film d’action, jouant beaucoup sur l’amitié entre les deux partenaires et leurs relations avec leurs enfants.

C’est aussi (surtout) une comédie. Dans le premier, l’humoriste Louis-José Houde (qui est également la vedette de Tel père, tel flic, un autre gros succès commercial, dont la deuxième mouture sort cet été) jouait un coroner bavard hyperactif. Ici, on fait appel à l’humoriste Mariana Mazza pour interpréter une as de l’informatique complètement sautée.

«Elle est comme ça dans la vraie vie aussi», assure le réalisateur.

Patrick Huard et Catherine St-Laurent. (Photo: Sébastien Raymond)
Patrick Huard et Catherine St-Laurent. (Photo: Sébastien Raymond)

Patrick Huard étant complètement investi dans BCBC2 (rôle principal, producteur, co-monteur, co-scénariste avec son épouse qui signe aussi la musique), on pourrait craindre qu’Alain Desrochers a dû s’imposer sur le plateau, «mais Patrick Huard fait confiance aux gens qu’il choisit et c’est toujours un plaisir de travailler avec lui».

L’équipe de BCBC2 participait à une première torontoise le 10 mai au cinéma Scotiabank, dans le cadre d’une tournée canadienne commencée à Halifax et qui les mènera jusqu’à Vancouver. Le 11, ils étaient à Ottawa. «J’aurai une trentaine de personnes de ma famille dans la salle», indique Desrochers, qui est originaire de la capitale.

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Considérant l’image peu flatteuse des policiers américains dans BCBC2, on ne pense pas que le film fera une grande carrière chez nos voisins du Sud. «Mais on est pile-poil, considérant ce qui se passe maintenant aux États-Unis», se réjouit Desrochers. Écrit il y a deux ans, le scénario ne pouvait pas prévoir l’élection de Donald Trump, mais il n’en devient que plus crédible aujourd’hui.

BCBC2 a été tourné entièrement au Québec, notamment dans les Laurentides pour les scènes censées montrer le Maine (où les policiers américains prennent le français québécois pour du suédois – drôle mais moins crédible). On remercie à la fin le maire de Montréal Denis Coderre, qui est intervenu pour permettre de tourner sur le boulevard Décarie.

Depuis plusieurs années déjà, le cinéma et la télévision d’ici n’ont rien à envier, en qualité, aux grosses productions américaines. Alain Desrochers affirme d’ailleurs avoir créé Nitro en partie pour prouver qu’il pouvait faire un film d’action aussi réussi que les Américains.

BCBC2 a coûté 10 millions $, dix ou vingt fois moins que plusieurs films comparables. «Mais aujourd’hui, il se fait à travers le monde d’excellents films pour 10, 20, 30 millions $.»

À voir absolument, donc. Même si Bon Cop Bad Cop 2 n’est pas une suite directe du premier et se tient bien tout seul, ceux qui ne l’ont pas vu devraient corriger ça avant, pour apprécier encore davantage ces glorieuses retrouvailles de Patrick Huard et Colm Feore.

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Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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