Glendon et La Cité collégiale font route commune

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Publié 04/06/2013 par Guillaume Garcia

Les étoiles semblent s’aligner doucement sur le dossier cher au commissaire aux services en français François Boileau, l’augmentation de l’offre au niveau de l’éducation postsecondaire en français dans le Centre-Sud-Ouest de l’Ontario.

Le gouvernement minoritaire de Kathleen Wynne s’est même emparé du sujet et l’a mentionné dans son discours du trône en promettant d’élargir la disponibilité des programmes d’études au palier postsecondaire dans le Centre-Sud-Ouest de l’Ontario.

De son côté, la communauté s’active en témoigne la nouvelle entente signée par le Collège Glendon et La Cité collégiale mardi 28 mai. Réunis en matinée, Lise Bourgeois, présidente de la Cité Collégiale et Kenneth McRoberts, principal du Collège Glendon ont apposé leurs signatures respectives sur un contrat qui facilitera l’arrimage entre les deux établissements concernant les programmes collégiaux de Publicité, Journalisme, Éducation et service à l’enfance, Techniques de travail social et Techniques de travail social-gérontologie et les baccalauréats es Arts en psychologie, Sociologie et Études pluridisciplinaires option communication qui permettront aux étudiants de naviguer entre les deux institutions pour obtenir plus rapidement un diplôme collégial et universitaire.

Créer de l’offre

La Cité collégiale et Glendon coopèrent déjà depuis deux ans dans le cadre d’un diplôme en Relations publiques de la Cité collégiale qui est donné sur le campus de Glendon. La nouvelle entente poursuit le processus enclenché voilà deux ans et l’union des forces des deux établissements postsecondaires devrait séduire de nouveaux étudiants. Les deux parties se disaient, mardi 28 mai, très ravies de cette coopération.

«Nous croyons qu’il s’agit d’un pas de plus dans la bonne direction afin d’accroître et de diversifier l’offre de programmes postsecondaires pour les francophones de la région du Centre», a dit Lise Bourgeois de La Cité collégiale.

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Comme elle l’a souligné, Glendon, La Cité collégiale mais également François Boileau ont bien cerné les problèmes de l’éducation postsecondaire dans la région et cette entente représente une réponse concrète au problème pour créer de l’offre.

Après un rapport du commissaire aux services en français François Boileau intitulé Pas d’avenir sans accès et proposant d’inverser le cercle vicieux (pas d’offres – pas d’étudiants – pas d’investissement…), celui d’un groupe d’experts emmenés par Raymond Théberge intitulé quant à lui Bâtir l’avenir et l’annonce récente du Regroupement des étudiants franco-ontariens, de l’Assemblée de la francophonie et de la Fédération des étudiants au secondaire franco-ontariens de lancer des États Généraux du postsecondaire en Ontario, les annonces de partenariats entre institutions postsecondaires ne peuvent que réjouir les francophones.

«L’offre se diversifie lentement mais sûrement», avançait Lise Bourgeois lors de la signature. «Nous ne comptons pas nous arrêter là. Avec l’appui du gouvernement, c’est important de collaborer entre institutions», a-t-elle poursuivi.

De son côté, Kenneth McRoberts abondait sans ce sens. «Glendon a 3000 étudiants, et un nouvel édifice. On est prêts à élargir la programmation, surtout au premier cycle. C’est le moment de passer à l’action», a-t-il lancé. «On espère un impact positif sur les francophones», concluait-il au micro.

Le campus de Glendon, un actif séduisant

En entrevue, quelques minutes après, il précisait sa pensée. «Nos partenaires d’intérêts sont les collèges francophones. Moi ce qui m’intéresse, c’est le domaine des communications, où la Cité collégiale est très avancée.»

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En effet, Glendon et La Cité collégiale espèrent pouvoir proposer assez rapidement un diplôme de quatre ans avec des cours dans les deux institutions, qui offrirait aux étudiants la possibilité d’obtenir un diplôme collégial de La Cité collégiale et un bac de l’Université York. «C’est une formule très appropriée à l’époque actuelle. Les étudiants pensent beaucoup par rapport à leurs carrières», indiquait Kenneth McRoberts.

Alors que les discussions vont bon train pour savoir quelle sera la formule gagnante pour les francophones du CSO — un nouveau collège francophone, une première université francophone, une université virtuelle composée de cours dans différents établissements — Glendon et La Cité collégiale misent sur l’attrait de Glendon, son campus et sa réputation.

«On a vu avec le Collège des Grands Lacs que le campus virtuel ça ne fonctionne pas», rappelle le principal de Glendon, qui voit d’un bon œil un renforcement du rôle de son Collège au sein de la francophonie. «En tant que faculté, on jouit d’une certaine autonomie. On serait en mesure de servir les francophones du Sud, mais il nous faut des programmes additionnels», précise-t-il.

Gagnant-perdant?

Seul point noir de cette volonté de diversifier l’offre, une «guéguerre» pourrait avoir lieu entre les différents établissements déjà présents dans la région et qui comptent sur l’aide gouvernementale pour prendre le leadership des programmes postsecondaires dans le CSO.

Après le rapport des experts Bâtir l’avenir, on avait pu assister au mécontement du Collège Boréal qui regrettait «que l’ensemble de sa croissance, ses contributions et les résultats tangibles en matière d’éducation soient passés sous silence dans le rapport publié par le Comité d’experts sur l’éducation postsecondaire en langue française du Centre-Sud-Ouest. De fait, les solutions préconisées ne tiennent pas compte des acquis et des ressources que le Collège Boréal met à la disposition des populations francophones de ces régions.»

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À l’époque déjà, Normand Labrie, qui faisait partie du groupe d’experts avait noté: «On sait qu’il y a de la compétition entre les établissements, mais les différentes institutions font toutes partie de la solution.»

Les francophones peuvent au moins se réjouir que les choses commencent à bouger.

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Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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