Les questions liées à la gestion de la diversité sont de plus en plus discutées en Occident. «On en discute surtout à l’échelle sociétale mais moins à l’échelle du monde du travail, alors que c’est pourtant un enjeu absolument crucial», selon Jocelyn Maclure, conférencier invité du Club canadien mardi. M. Maclure, professeur de philosophie à l’Université Laval, analyste-expert pour la Commission Bouchard-Taylor et coauteur avec Charles Taylor de Laïcité et Liberté de conscience, a offert un aperçu de l’expérience québécoise en matière d’accommodements raisonnables.
En Ontario, on entend peu parler de la philosophie de la gestion de la diversité en milieu de travail, alors que cette province est la première destination des nouveaux arrivants au Canada.
Pourtant selon plusieurs analystes, «la compétitivité économique mondiale d’aujourd’hui dépend du savoir et de la créativité des travailleurs qui sont mobiles et susceptibles d’aller voir ailleurs si leurs conditions de travail ne sont pas satisfaisantes», indique M. Maclure.
Les tendances démographiques dans les pays occidentaux démontrent une baisse du taux de natalité et un vieillissement de la population. «Toutes ces raisons confirment que la saine gestion des immigrants est fondamentale», affirme le conférencier.
M. Maclure réfère au récent livre The Next Hundred Millions. America in 2050 de Joel Kotkin, qui soutient que les États-Unis éviteront le déclin que tant d’autres ont prévu en raison de sa vigueur démographique, du fait que des millions de travailleurs qualifiés immigreront aux États-Unis dans les prochaines décennies.