Frédéric Oudéa: financer la zone euro «à l’anglo-saxonne»

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 13/01/2015 par Brahim Mahmoud

En 2015, les marchés financiers envisagent que la Banque Centrale Européenne souscrive à la dette souveraine de ses pays membres, a déclaré le président de la banque française Société Générale devant les membres et invités du Canadian Club de Toronto en décembre.

Pour financer une économie au ralenti, Frédéric Oudéa a légitimé une approche plus «anglo-saxonne» afin de ne pas recourir qu’aux obligations.

«L’Europe ne dispose pas de marchés de capitaux aussi développés qu’aux États-Unis», a remarqué le prochain président de la fédération bancaire de l’Union européenne.

Face à des décideurs canadiens profitant de la reprise économique nord-américaine, le PDG de la Société Générale souligne que l’Europe requière des produits d’investissements plus élaborés pour diversifier ces sources de financement.

Ce 18 décembre, Frédéric Oudéa a justifié le nouveau cadre réglementaire bancaire européen plus contraignant depuis la crise de la dette souveraine.

Publicité

Pas de miracles

Les taux d’intérêt resteront faibles «pour au moins les deux trois années à venir» dans un environnement fragile et un «contexte d’incertitude».

Dans un monde économique bouleversé, l’Europe offre une stabilité légale, une rentabilité, certes très faible, mais meilleure que sur d’autres marchés à l’instar du Japon a indiqué Frédéric Oudéa. La leçon de la crise énoncée par le dirigeant de la banque française est plus de convergence au travers d’une réglementation commune qui résultera, peut-être, par l’émission d’une dette souveraine européenne.

Frédéric Oudéa a évoqué la perception des financiers américains quelque peu distordue de la réalité de la récession en Europe, en extrapolant le vécu de retrait massif de dépôts bancaires aux États-Unis. Au plus fort de la crise en 2011, une centaine d’investisseurs l’interrogeait sur de supposés fils d’attentes de clients devant les banques françaises.

Le dirigeant français a rappelé que «les banques françaises comme celles du Canada n’ont pas excessivement souffert». Il précise que les crédits bancaires se portent mieux depuis,  avec une augmentation de 2,5% pour le financement d’entreprises et de 3% sur le marché des particuliers.

La fin d’un système

«La France a eu le luxe de préserver un système d’éducation pour une élite qui dirige des entreprises dans la Silicon Valley et à la tête d’entreprises françaises, leader mondial dans leurs domaines d’activités», lance le président de la Société Générale.

Publicité

En France, le monde des affaires supporte une fiscalité excessive et un mécanisme de redistribution trop contraignant, explique Frédéric Oudéa.

Dans un monde globalisé, une France qui manque de compétitivité ne peut pas continuer à financer un tel système de redistribution avec une dette publique aussi élevée.

Pour l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, 2017 sera le moment d’agir pour modifier les «35 heures» et mener la réforme des retraites, dans un agenda que la France partage au sein de l’Europe.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur