Fred Pellerin honoré à la Distillerie

Sybiline, portraitiste rêveuse

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Publié 18/06/2013 par Nicolas Dot

Depuis le 12 juin jusqu’au 1er juillet sont exposés à la galerie Arta, dans le quartier de la Distillerie, une trentaine de portraits d’artistes canadiens relativement bien connus dans leur domaine, voire célèbres.

De l’écrivain Elaine Chin au violoniste Paul McNaughton, en passant par la compositrice Alexina Louie, de nombreux portraitistes ont décidé de dessiner avec passion, légèreté et générosité leurs homologues virtuoses. Parmi ces artistes se trouve Sybiline, peintre originaire de Shawinigan qui a choisi le jeune conteur québécois Fred Pellerin comme modèle.

Une autodidacte

Étudiante en arts visuels et contemporains dans sa jeunesse, Sybiline se lasse très vite de ce parcours long et semé d’embuches, et décide de progresser en solitaire, sans l’aide de personne.

Aujourd’hui, elle vit de son art, travaillant en coopération avec des maisons d’édition comme Soulières Éditeur ou Les Éditions Trampoline depuis plusieurs années. Elle dessine des couvertures de livres, des cartes de souhaits, des cartes postales, mais sa spécialité reste le portrait.

C’est pour cela qu’elle a voulu s’impliquer dans cette exposition estivale, occasion pour elle de se forger une bonne réputation dans le milieu. «On n’est pas une tonne à faire du portrait au Canada, et quand une occasion comme celle-là se présente, c’est incontournable», explique la jeune peintre.

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Pourquoi Fred Pellerin?

Fred Pellerin, originaire de Saint-Élie-de-Caxton, en Mauricie, a servi de modèle pour Sybiline. S’étant rencontrés en 2010 au Salon du Livre de Trois-Rivières, le courant entre les deux artistes est bien passé.

«J’avais envie de présenter un portrait qui m’interpelle au niveau de l’imaginaire», explique l’artiste en entrevue à L’Express. «En travaillant avec Fred Pellerin, je savais que je pourrais sortir du cadre.»

Réflexion et élaboration

Avant de tremper son pinceau dans la gouache, avant d’agiter sa palette et d’étaler les couleurs sur la toile, « un travail de réflexion doit être effectué, un partage avec la personne », insiste Sybiline.

Elle a donc appris à connaître Fred Pellerin. Elle a cherché la source de ses inspirations, de ses passions et de ses aspirations. Elle s’est livrée à un travail de fond, primordial, selon elle, pour réussir un portrait.

De tous les traits de caractère de Fred Pellerin, c’est sans doute son «exagération, qualité d’écriture permanente dans ses contes », qui a le plus frappé Sybiline.

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Quand elle a saisi ses pinceaux pour mettre en relief ce long partage, Fred Pellerin a donc subi une transformation extrême. Un visage lumineux et un nez fin et long se dégagent, un sourire rieur et un regard profond font leur apparition, une peau d’ébène, un criquet sur l’index se distinguent.

Pinocchio

La métamorphose est visible et manifeste. Fred Pellerin en Pinocchio, aucun doute ne subsiste. Allusion, bien sûr, aux contes souvent fantasmagoriques du prophète de St-Élie.

Mais un portrait mérite aussi un cadre. Fruit de sa réflexion et du travail de son père Jacques Lajoie, sculpteur, le tableau est encadré de nombreux clins d’œil par rapport à la carrière de l’écrivain, par rapport à son village d’enfance, à ses souvenirs.

Sybiline dit souvent que « le pinceau est une baguette magique qui a traversé le temps et que le peintre en lui-même n’est qu’un rêveur. »

En un coup de pinceau, le portrait de Fred Pellerin, exposé à la galerie Arta, va traverser le temps et vous laissera, à coup sûr, aussi rêveur qu’une artiste débordante d’imagination, de génie et de magie.

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