Iconoclaste et éclectique, Fred Forest est difficile à saisir. Principalement parce qu’il n’est jamais là où on l’attend. L’artiste multimédia français, qui a été le premier à vendre une œuvre numérique aux enchères en 1996, se sent aussi à l’aise sur terre que dans sa seconde demeure, la Toile virtuelle. Portrait d’un pionnier de l’art vidéo, invité dans la Ville-Reine par le collectif d’artistes BRAVO-Sud.
En équilibre précaire entre deux univers, Fred Forest se promène régulièrement sur le fil d’un espace-temps cybernétique et cultive avec soin ce vaste champ social où chaque désir, chaque geste devient acte de sens.
En 2000, il s’apprêtait à poser la dernière pierre de sa nouvelle création: un musée virtuel, le Web Net Museum, vénérable institution qui regroupe la collection de toutes ses œuvres et installations vidéos.
Un an plus tôt, son mariage sur la Toile s’inscrit dans une semblable logique. À défaut de trouver une petite chapelle blanche nichée entre deux pages virtuelles, il crée lui-même l’événement.
C’est ainsi qu’il devient le marionnettiste agitant les ficelles des «Mariés du Net». Les journaux, le public, tout le monde mord à l’hameçon. Son union avec l’artiste Sophie Lavaud est ainsi retransmise en direct, devant des milliers d’Internautes ébahis. Les heureux époux reçoivent des vœux, des messages d’encouragement via la Toile. Un mariage réussi qui permet à Fred Forest de tester différentes formes de création.