France-Afrique: le Sommet de toutes les promesses

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 08/06/2010 par Darnace Torou

Les lampions se sont éteints sur le Sommet Afrique-France tenu du 31 mai au 1er juin. «Ce 25e sommet France-Afrique, rituel imposé par Georges Pompidou en 1973, qui se tient à Nice, coïncide avec le cinquantenaire des indépendances de la plupart des États d’Afrique francophone», écrivait le journal burkinabé Le Pays.

Il faut dire qu’en un quart de siècle, cette rencontre uniquement «francophone» s’est élargie à d’autres États du continent.

La plus remarquable entrée et conversion à la francophilie fut celle du géant nigérian en 1996. La pendaison, le 10 novembre 1995, de Ken Saro-Wiwa et huit autres leaders du Mouvement pour la Survie du Peuple Ogoni (un mouvement créé afin de lutter contre les abus commis par certaines compagnies sur les terres du peuple Ogoni), a entraîné la suspension d’Abuja du Commonwealth, qui se réunissait, à ce moment-là, en Nouvelle-Zélande.

L’édition 2010 a réuni autour du président français 33 chefs d’États africains, un record rarement atteint aux sommets de l’Union Africaine. Des nouveaux venus comme Jonathan Goodluck du Nigéria ou Jacob Zuma d’Afrique du Sud (deux candidats comme membres permanents au Conseil de sécurité des Nations Unies) ou Ali Bongo, successeur démocratiquement élu de son père ont côtoyé les fidèles abonnés comme M. Idriss Déby du Tchad, Paul Biya du Cameroun ou Blaise Compaoré du Burkina Faso.

Le sommet France-Afrique, sous le thème «partenariat rénové», devait originellement se tenir en Égypte, mais le gouvernement égyptien insistait pour inviter le président du Soudan, Omar el-Béchir, qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale. La France a changé le lieu pour éviter la présence de cet hôte encombrant.

Publicité

Les organisations de défense des droits humains ont interpellé la France. Human Rights Watch observe que «la France doit faire preuve de la volonté politique de lutter contre l’impunité en aidant les États africains à ce que les criminels rendent compte de leurs actes».

Certaines ont bruyamment manifesté dans les rues de Nice.

Autre temps fort, le président Zuma y est allé de sa pique diplomatique en s’étonnant de la présence des putschistes du Niger et de la Guinée.

Depuis juillet 1999 à Alger en effet, le 35e sommet de l’OUA devenue Union africaine, une déclaration condamnant l’usage du coup d’État comme mode d’accession de pouvoir, a été adoptée. L’intention est que les partenaires y adhèrent pleinement.

Que retenir de ce sommet

Pour le président Sarkozy, «… avec les thèmes mis sur la table (gouvernance, sécurité et climat), avec la présence des entreprises (…), ce sommet tourne la page d’une relation complexe et complexée».

Publicité

Mais, un peu condescendant, il a déclaré lors de sa conférence de presse conjointe avec ses pairs du Malawi, de l’Afrique du Sud, du Cameroun et de l’Éthiopie, qu’il pense que «l’Afrique est heureuse qu’un grand pays européen soit à ses côtés pour qu’elle ait sa place dans la gouvernance mondiale».

Seulement, voilà! Dans un monde où tout un chacun se veut grand, la Chine vient de réduire des pays au même dénominateur commun! Elle a décidé que les ressortissants français ne pouvaient pas obtenir un visa pour la Chine en vingt-quatre heures à Hong-Kong, comme par le passé, rejoignant ainsi les Afghans, autres Bangladeshi, Ghanéens, Irakiens, Iraniens, Nigérians, Pakistanais, Congolais, Somaliens et Sri Lankais! Et ce, juste après le séjour du couple présidentiel français à Shanghai, le 7 mai dernier.

Alors, les promesses de soutien pour des sièges au Conseil de sécurité, on verra!

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur