Fêter la Saint-Jean en région

«Francophone et fière de l’être.» Élaine Legault appose cette petite note patriotique au bas de son courriel. La directrice générale du Conseil des organismes francophones de la région de Durham (COFDR) a de bonnes raisons d’être fière. Samedi prochain, ils seront des milliers comme elle à venir célébrer ensemble leur francophonie dans de nombreuses villes de la province.

Toronto n’a pas l’apanage des grands rassemblements. Dans les régions situées à l’extérieur de la métropole, chacun rivalise d’inventivité et de créativité pour proposer des fêtes dignes de la Saint-Jean-Baptiste.

À Oshawa par exemple, les Chevaliers de Colomb et le COFDR, en partenariat avec ses 26 organismes membres, ont décidé unir leurs forces pour offrir aux habitants une journée entière aux couleurs et saveurs de la francophonie. À partir de 11h samedi prochain, dans la salle du Centre culturel français, adjacente à la paroisse de l’Assomption de Notre-Dame, Élaine Legault enfilera son tablier pour venir prêter main forte à d’autres collègues francophones.

Devenue hôtesse d’un jour, Mme Legault aura pour rôle de servir aux visiteurs du pavillon canadien-français des mets traditionnels allant de tourtières aux soupes au pois en passant par les incontournables et néanmoins délicieuses tartes au sucre.

«Je suis une Franco-Ontarienne pure laine et pour moi, la Saint-Jean représente une grande fierté. Après tout, cette fête nous a été léguée par nos pionniers», s’exclame Élaine Legault qui a pour habitude de fêter la Saint-Jean-Baptiste depuis sa plus tendre enfance. «L’année dernière, ce sont des gens de différentes communautés qui sont venus se joindre à nous pour célébrer cette fête qui nous appartient et où l’on peut s’afficher comme francophone pendant une journée entière», dit-elle.

À moins de quelques jours de la grande fête qui aura lieu à Oshawa, chacun s’active à apporter les touches finales aux dernières activités. Les préparations durent déjà depuis quelques mois. Organisation et planification sont, encore une fois, les mots d’ordre présidant à la bonne réussite des évènements. Cette année comme les précédentes, les organismes membres du COFDR se sont répartis en comités afin de mieux définir leurs tâches respectives.

L’ouverture des festivités revient à l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO) régionale de Durham-Peterborough. Le 23 juin prochain, l’organisme procèdera à la levée du drapeau franco-ontarien à l’Hôtel de ville d’Oshawa. Le lendemain, en parallèle avec les activités prenant place au sein du pavillon canadien-français, le Club canadien organisera un grand pique-nique tandis que les Chevaliers de Colomb auront la charge d’allumer les feux de la Saint-Jean une fois la nuit tombée.

Des spectacles réunissant des talents de la scène francophone locale auront lieu à différents moments de la journée ainsi qu’en soirée, à partir de 21h.

Un stand animé par le Club optimiste de Durham, en concert avec l’école secondaire St-Charles Garnier, offrira de quoi occuper les plus jeunes en leur proposant des séances de maquillage et de peinture sur visage. Et pour accéder à cette pléthore d’activités, il existe à ce jour une seule clef: un passeport, disponible au prix de 8 $, qui permet de faire le tour des différents pavillons.

La fête de la Saint-Jean-Baptiste a lieu cette année dans le cadre de la Fiesta d’Oshawa, un festival multiculturel qui, du 18 au 24 juin prochain, propose aux habitants d’aller à la rencontre des différentes communautés européennes, caribéennes et asiatiques résidant dans la région.

Ainsi, pendant la journée de la Saint-Jean à Oshawa, le pavillon français aura pour voisins les pavillons portugais, allemand et italien.

Selon Mme Legault, pas moins de 500 000 personnes sont attendues. «Il y aura des francophones qui vont être présents, mais aussi des gens de différentes cultures qui viendront voir comment nous, francophones, nous célébrons notre fête», de conclure, enthousiaste, Élaine Legault.

Pendant ce temps-là à Hamilton…

Giselle Walo, adjointe administrative au Centre français d’Hamilton, est originaire de la République démocratique du Congo (RDC). C’est en arrivant au Canada, il y a trois ans, que Mme Walo a découvert l’existence de la Saint-Jean-Baptiste.

Elle dit apprécier le caractère festif de l’évènement, son côté rassembleur qui donne l’impression de faire partie d’une grande famille.

«Nous avons aussi beaucoup fêtes semblables en République démocratique du Congo, mais ici, c’est un peu particulier étant donné que nous nous trouvons en milieu minoritaire, raconte-t-elle. La Saint-Jean est la Fête nationale de tous les Québécois qui résident à Hamilton. Elle l’est aussi pour nous autres francophones qui la vivons comme une grande fête chrétienne.»

À Hamilton, la date à retenir et à encercler sur le calendrier n’est pas le 24 juin, jour de la Saint-Jean-Baptiste, mais bien le lendemain, soit le dimanche 25 juin. Les organisateurs, qui ne voulaient pas subir de concurrence déloyale avec Toronto, ont préféré décaler la date d’un jour.

Les festivités, organisées par le Centre français d’Hamilton, prendront place à l’amphithéâtre du Parc Gage où se déroule traditionnellement la Fête du Canada. Tombola, spectacle de marionnettes, bricolage pour enfants, fabrication et vente de poupées africaines sont au menu de cette Saint-Jean à Hamilton. En milieu d’après-midi, le groupe acadien Blou fera danser petits et grands sur un savant mélange de morceaux traditionnels et cajuns.

… Et dans la région de York

Enfin, plus près de Toronto, l’Association des francophones de la région de York (AFRY) prévoit une petite fête intimiste qui aura lieu entre membres du comité organisateur. Rien d’extravagant, mais «de la musique entraînante», «de succulents homards», promet Denis Lanoue, porte-parole de l’AFRY.

En somme, rien que du bonheur à petites doses pour cette soirée du 24 qui promet d’être animée dans bon nombre de foyers francophones de la province.