Fête du bison chez les Bélanger, dans le Nord de l’Ontario

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L'élevage Bison du Nord est à Earlton, dans le Temiskaming ontarien. Vue du troupeau de Françoise et Pierre Bélanger à partir de la charrette grillagée qui permet de visiter le site. Photo: Marc Dumont
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Publié 05/10/2022 par Marc Dumont

Pour marquer son 50e anniversaire, Bison du Nord, l’un des premiers élevages commerciaux de bison du Canada, recevait l’assemblée générale annuelle de l’Association du bison de l’Ontario le 17 septembre.

Les Bélanger ont choisi de marquer le 50e anniversaire de leur élevage avec la rencontre annuelle de l’Association.

Une quarantaine d’éleveurs actuels et potentiels étaient présents à Earlton, venant d’aussi loin que la Saskatchewan. Il y avait des gens de plusieurs origines, des Hollandais du Sud de l’Ontario, des Kurdes qui élèvent du bison dans la région de Lavigne…

La famille Ouimette est venue de Sherbrooke parce qu’ils planifient un changement de carrière pour Gilles, entrepreneur en excavation, et Anne-Marie Dubois, sa conjointe, policière.

«On veut une vie plus saine pour nos enfants et un retour aux sources. Pierre Bélanger est notre mentor. Il est inspirant et généreux de son temps et de ses connaissances», affirme Gilles Ouimette.

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Remise de prix de l’Association ontarienne à Pierre Bélanger (au micro) pour sa contribution à l’établissement d’une communauté d’éleveurs de bisons en Ontario. Photo: Marc Dumont

Inquiétudes du moment

Comme bien des rencontres post-covid, les éleveurs étaient heureux de se revoir et l’esprit était à la fête. Le conférencier, Wes Olson, une sommité mondiale sur le bison, a captivé les auditeurs.

M. Olson a démontré que réintroduire des bisons là où il y en avait dans le passé change l’écologie du milieu.

«Le bison est comme la pierre angulaire qui permet à tout un écosystème de revenir à son état original. On s’est rapidement rendu compte que sa réintroduction permet la réapparition de plusieurs espèces d’oiseaux. Ça met en lumière l’interdépendance de la biodiversité.»

M.Olson s’est servi du fumier du bison pour démontrer comment tout peut recommencer.

Le président de l’Association canadienne du bison, Les Kroeger, a parlé des enjeux de l’industrie. Certains groupes d’Autochtones voudraient que le bison ait le statut d’animal en voie d’extinction. Cela signerait littéralement la mort de l’industrie.

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Quant à l’Association ontarienne, un nouvel enjeu émerge. Les moutons sont tous porteurs d’une maladie qui peut être mortelle pour le bison… À moins que les deux élevages soient à au moins un kilomètre l’un de l’autre.

L’Association entame présentement des négociations en vue de trouver une solution.

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Wes Olson, conférencier et ancien directeur de parcs nationaux dans l’Ouest du Canada. Photo: Marc Dumont

Se changer les idées

Les participants ont pu visiter le troupeau de la ferme des Bélanger en charrette grillagée avec des explications de Charles Bélanger et de Christine O’Reilly, spécialiste sur les plantes de pâturages.

Le banquet qui a suivi comprenait trois services… sur le thème du bison, évidemment!

Pendant le repas, pour marquer ses 30 ans, l’Association du bison de l’Ontario a décerné un nouveau prix. C’est Pierre Bélanger qui l’a reçu pour son engagement dans l’émergence d’une l’industrie du Bison en Ontario.

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La soirée s’est terminée dans l’ambiance d’un encan.

Courtepointe
Courtepointe de Suzanne Gauthier remise à la famille Bélanger pour leurs 50 ans dans l’élevage du bison. Suzanne Gauthier (à d.), propriétaire de Quilting Barn à Earlton, est devenue une incontournable pour quiconque veut revivre cet art transmis par nos grand-mères. Photo: Marc Dumont

50 ans de Bison du Nord

En 1972, Pierre Bélanger achète son premier bison: une femelle. Mais il lui faut un mâle pour la reproduction. Élever du bison est une nouveauté à l’époque. Les mois passent et Pierre n’en trouve pas!

Un an plus tard, on annonce qu’il y en a six à vendre dans la région de Montréal. Mais Pierre Bélanger n’en veut qu’un. Après deux jours d’âpres négociations, malgré lui, il achète les six mâles. Ainsi, au cours des années, le troupeau grandit grâce aux acquisitions et à la reproduction.

En 2022, Bison du Nord compte 400 animaux sur 665 acres à Earlton. C’est le plus gros élevage de l’Est du Canada.

Dans les années 1980 et 1990, Pierre Bélanger travaille pour mettre sur pied l’Association du bison du Canada et l’Association du bison de l’Ontario, qu’il présidera pendant plusieurs années.

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Des animaux de l’élevage Bison du Nord. Photo: Marc Dumont

La relève

Aujourd’hui, ce sont les enfants de Françoise et Pierre Bélanger qui exploitent la ferme: Charles, Marie-Pierre et Jacynthe. Bison du Nord utilise des pratiques agricoles durables pour élever du bison certifié Bien-être animal et Nourri à l’herbe par A Greener World.

Pour répondre à ceux qui lui reprochent de produire de la viande, Pierre Bélanger dit: «Le bison mange de l’herbe que nous ne pouvons pas digérer et le transforme en viande que nous pouvons consommer.»

Depuis 2019, on peut visiter le troupeau avec un chariot grillagé qui permet d’être tout près de ces énormes animaux herbivores. La prochaine étape sera de développer l’agrotourisme sur la ferme.

Auteur

  • Marc Dumont

    Journaliste au Voyageur, le journal franco de Sudbury et du Nord de l'Ontario. L’Initiative de journalisme local (IJL), un programme financé par le gouvernement du Canada, est gérée par Réseau.Presse et ses journaux membres.

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