La Maison de la Presse du quartier Yorkville, qui offrait des livres et magazines en français, a fermé ses portes en début de semaine. Établi depuis une trentaine d’années dans ce secteur touristique, le commerce n’est plus rentable depuis longtemps, selon ce qu’a indiqué à Radio-Canada la libraire Sara Vladusic la semaine dernière.
«Depuis 10 ans, on n’a pas eu une année qui a été profitable», a confirmé le président de la chaîne LS Travel Retail, Gérald Savaria.
Toujours à Radio-Canada, le président sortant de l’Association des auteurs de l’Ontario français, Gilles Levasseur, a dit craindre les conséquences de cette fermeture pour les écrivains. «D’ici 15 ans, Toronto va être la place où il va y avoir le plus de francophones en Ontario. Par conséquent, il faut aller chercher ce marché maintenant pour être capable de continuer de vendre à ce marché-là.»
Le Centre-Sud de l’Ontario, qui inclut Toronto, est en effet la région où la francophonie ontarienne est en plus forte croissance, notamment grâce à l’immigration.
Le président du Salon du livre de Toronto, Valéry Vlad, souligne lui aussi le paradoxe: «La fermeture de cette dernière librairie francophone torontoise arrive à un moment où l’intérêt pour le français – il suffit de regarder le nombre d’inscriptions dans les écoles françaises et d’immersion – n’a jamais été aussi grand. Et aussi, à un moment où la production littéraire en français en Ontario est tellement prospère… Dommage.»