Études postsecondaires: le choix des jeunes francophones

Rapport du CRÉFO

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Publié 08/09/2009 par Annik Chalifour

La vaste majorité des élèves franco-ontariens détenteurs de leur diplôme d’études secondaires, décident d’aller directement au postsecondaire et 55% d’entre eux choisissent de poursuivre leurs études en français.

C’est ce qui ressort d’une étude menée par une équipe du Centre de recherches en éducation franco-ontarienne (CRÉFO) constituée de Normand Labrie, vice doyen à la recherche de l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario (OISE) de l’Université de Toronto, Sylvie Lamoureux, professeure adjointe à l’Université d’Ottawa, et Denise Wilson, adjointe de recherche professionnelle. Leurs travaux avaient pour but de dresser un portrait global de l’accès des jeunes francophones de l’Ontario aux études postsecondaires et couvrant la période 1998-2006.

L’étude entreprise sous les auspices du CRÉFO et financée par le ministère de la Formation, des Collèges et Universités, comprend une revue de la littérature existante sur le sujet, l’analyse des données statistiques par le Service d’admission des collèges de l’Ontario et le Centre de demandes d’admission aux universités de l’Ontario, qui retracent les inscriptions effectuées dans les établissements postsecondaires publics de la province par 40 887 jeunes francophones.

«Il existe très peu d’études sur l’accès des francophones aux études postsecondaires au Canada, ou de surcroît en Ontario. Notre étude donne une image précise des choix réels effectués par la totalité des jeunes francophones dans presque une décennie, faisant suite à la mise sur pied des conseils scolaires de langue française», mentionne Normand Labrie.

«Il ne s’agit peut-être pas de statistiques surprenantes, mais elles sont très intéressantes, et très utiles si on veut comprendre les préférences des jeunes, compte tenu de l’offre institutionnelle en français et en anglais, de l’offre de programmes spécifiques, et de l’offre de ces derniers sur le plan régional», ajoute-t-il.

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Collège vs université

«Nous avons ciblé les jeunes francophones détenteurs de diplômes d’études secondaires des écoles françaises de l’Ontario, et ceux des écoles publiques ou privées ayant indiqué le français comme étant leur langue première», précise Mme Lamoureux.

L’étude illustre que 65% des diplômés d’études secondaires, optent de poursuivre leurs études auprès d’un collège de technologie et d’arts appliqués, alors que 45% choisissent d’aller à l’université.

«L’un des facteurs d’influence sur la décision quant au choix de l’établissement d’études postsecondaires est la proximité géographique. 69% des étudiants indiquent vouloir fréquenter un collège situé proche de leur résidence» explique Sylvie Lamoureux. «Dans la région du Centre-Sud-Ouest, 61% des étudiants poursuivent leurs études postsecondaires à moins de 75 km de la maison.»

D’autre part, l’étude souligne que les étudiants francophones issus du Centre-Sud-Ouest, effectuent leurs études universitaires auprès des institutions suivantes: l’Université d’Ottawa (24%), l’Université de Windsor (14%) l’Université de Toronto (12,5%) l’Université York (6,8%) et le Collège Glendon (le campus bilingue de York) (5,4%).

Anglophone vs francophone

«Il est fort plausible que les jeunes francophones du Centre-Sud-Ouest décident de fréquenter un collège anglophone à la fin de leurs études secondaires, puisque la région ne compte qu’un seul établissement francophone de technologie et d’arts appliqués, le campus torontois du Collège Boréal, tandis que dans les régions du Nord Ouest et de l’Est, le jeunes franco-ontariens jouissent d’un choix plus élaboré de collèges francophones», dit la professeure.

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Il semblerait que la région du Centre-Sud-Ouest soit favorisée du fait qu’il y ait une bonne répartition entre filles et garçons au palier postsecondaire. Au Collège, 51% des étudiants sont des filles et 48% des garçons, alors qu’à l’université 59% sont des filles et 40% des garçons. «La région du Centre-Sud-Ouest est celle qui compte le nombre le plus élevé d’étudiants masculins au niveau postsecondaire», précise Mme Lamoureux.

Impact sur le succès académique

Depuis dix ans, les tendances se maintiennent: la participation aux études postsecondaires sont légèrement à la hausse, tant au niveau collégial qu’au niveau universitaire.

Un étudiant qui tient vraiment à poursuivre ses études postsecondaires en français à Toronto peut le faire, en autant que le programme de son choix soit offert au Collège Boréal ou Glendon… Et même au niveau des 2e et 3e cycles, certains programmes sont accessibles en français à l’Université de Toronto.

Il s’agit de la première étude «à donner une image précise du choix des jeunes francophones depuis la mise sur pied des douze conseils de langue française en 1998», selon Normand Labrie. «Les conseils scolaires étant depuis lors, entièrement gérés par les francophones, on peut émettre l’hypothèse que cet instrument institutionnel entre les mains des francophones devrait avoir un impact positif sur le succès académique des jeunes.»

Le rapport de l’étude est disponible sur le site du CREFO

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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