«Être le meilleur POUR le monde, pas nécessairement AU monde»

Finance sociale

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Publié 18/11/2014 par Brahim Mahmoud

Les 6 et 7 novembre 2014, les organisations canadiennes les plus actives de la finance sociale se sont réunies à Toronto. Une finance «générant un dividende social et un rendement économique» définit le ministère des Ressources humaines et des développements des compétences canadien. Au cours de ce symposium, deux préoccupations semblaient centrales: la sensibilisation des consommateurs et la recherche de fonds.

David Beaton, fondateur et chef philanthrope de ChangeIt, un programme de charité, a déclaré aux porteurs de projets présents dans la salle: «faire un appel de fonds est un gage de force de l’entrepreneur et non un signe de sa faiblesse».

Le président du fonds d’investissement Renewal, Joe Solomon, avertit les emprunteurs potentiels qu’un «business angel» (investisseur social) garde à l’esprit le meilleur gain possible au-delà de l’impact social de son investissement.

B. Corporation

Présente dans plus de 30 pays, la certification B. Corporation a 24 millions d’amis et d’abonnés dans le monde. De Robert Shiller, Prix Nobel en économie en 2013, à l’ancien président américain Bill Clinton, un écho social prend forme autour de cette étiquette.

L’Express a rencontré Aaaron H. Emery, le représentant de B. Corporation à Toronto, pour mieux comprendre la certification.

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Quelle est l’idée de B. Corporation?

«Elle repose sur une communauté engagée autour de valeurs sociales. À Toronto, par exemple, nous organisons des rencontres bimensuelles pour créer des échanges sociaux et commerciaux entre les membres.

Quelles sont les étapes pour obtenir la certification?

«Surpassant le signal ‘je suis une bonne organisation’ envoyé par une entreprise au commun des mortels, B. Corporation a développé un outil pour mesurer son impact social. L’action sociale, le bien-être dans l’organisation, la protection de l’environnement, la gouvernance transparente des prétendants ‘bienfaiteurs’ sont des valeurs passées au crible. 200 questions et un score supérieur à 82% octroient l’étiquette.»

«Des entrevues, des visites dans les bureaux de nos certifiés, l’analyse de documents pour vérifier les informations déclarées sont les suites logiques de l’audit qui va engager tout nouvel acteur.»

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Que représente la certification B. Corporation?

«Nous recherchons la prise de conscience dans les comportements des organisations. Les entreprises certifiées B. Corporation offrent statistiquement un meilleur bien-être à ses employés et proposent une qualité de vie bien plus élevée à ses partenaires.»

Aux États-Unis et ailleurs, B. Corporation mène des actions de lobbying pour ajuster certaines règles du capitalisme. Redéfinir ce que signifie le succès d’une entreprise dans une époque où les déséquilibres sont apparents semble la vision que partagent les représentants des organisations présentes dans le forum.

Au cours d’un entretien avec Wendy Cukier, la chercheuse en innovation sociale à l’université Ryerson à Toronto relativise sur le créneau que constitue la finance sociale. L’universitaire rappelle que l’objectif de cette finance est de combler les défaillances dans la société qui apparaissent les plus préoccupantes. Mobiliser des capitaux et les redistribuer aux organisations les plus socialement engagées est le facteur de convergence.

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