Êtes-vous à l’abri de l’escroquerie?

L’expert Raymond Daigneault devant l’Association des femmes d’affaires francophones de Toronto

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 23/09/2008 par Annik Chalifour

35 femmes membres de l’Association des femmes d’affaires francophones (AFAF) de Toronto se sont réunies lundi soir le 15 septembre afin d’assister au premier souper-conférence de la saison de l’AFAF, qui se tenait au restaurant Duke of Kent (2315 rue Yonge).

Une série annuelle de huit conférences répondant aux besoins des membres de l’AFAF sont présentées durant la période de septembre à juin. L’AFAF, organisme soutenu par un comité excutif formé de six bénévoles, regroupe 55 membres. Mme Fabienne Breton est présidente. Mme Monique Charron est responsable de l’adhésion des membres.

Selon la tradition précédant le début de la conférence, chaque membre de l’assemblée s’est présenté.

Des femmes gestionnaires dans des domaines aussi variés que la couture, l’ingénierie, l’immobilier, les ressources humaines, les soins de santé, la vente, le développement économique, le marketing, l’organisation d’événements, le droit, le tourisme, la commandite corporative, l’éducation, pour n’en citer que quelques’uns, sont venues assister à cette première conférence annuelle de l’AFAF intitulée «Stratégies pour vous protéger et protéger votre petite entreprise contre l’escroquerie et le vol d’identité.»

Le conférencier, M. Raymond Daigneault, vice-président chez Capelle Associés Inc., cumule plus d’une trentaine d’années d’expérience dans le secteur des services financiers. Avant de se spécialiser en design/aménagement organisationnel auprès de Capelle Associés, il a travaillé en gestion des risques liés aux cartes de crédit et de débit au sein d’une des grandes institutions bancaires canadiennes.

Publicité

«64 millions de cartes de crédit circulent au Canada. Jusqu’à 37% des fraudes réalisées au pays revêtent la forme de contre-façons permettant aux fraudeurs de recréer des cartes afin de pouvoir les réutiliser à leur profit. Le clonage de cartes de crédit est certainement parmi les plus importantes fraudes au Canada», nous informait M. Daigneault.

«290 vols d’identités ont été effectués au Canada durant le mois d’août 2008. Selon la GRC (Gendarmerie Royale du Canada), 10,000 vols d’identités représentant une perte de six millions ont été effectués en 2007», ajoutait-il.

Les voleurs d’identité réussissent leur méfait par l’obtention de renseignements spécifiques relatif à l’identité d’un individu. Par exemple «votre numéro d’assurance sociale, passeport, permis de conduire, et certificat de naissance sont particulièrement ciblés par les fraudeurs», indiquait M. Daigneault.«Il est donc crucial d’assurer que ces documents soient conservés hors des yeux du public. Il n’est pas indispensable de se promener avec sa carte de numéro d’assurance sociale dans son porte-monnaie», suggérait-il.

«Il faut rester vigilant face à certains risques évidents relatifs à la divulgation de votre identité», ajoutait M. Daigneault.«Par exemple ne pas jeter vos relevés à caractère financier dans les déchets sans les avoir déchiquettés, ou ne pas procurer de renseignements personnels lors d’un tirage», disait-il.

Les fraudeurs disposent de techniques précises pour obtenir des informations sur l’identité d’une personne à son insu. M. Daigneault en donnait un aperçu.

Publicité

«Le hameçonnage dont le but est de tendre des pièges à un individu afin de lui soutirer des informations. Les appâts prennent souvent la forme de courriels.»

«Le harponnage visant à saisir agressivement la personne, soit sous forme d’une offre ciblée par le biais d’un marketing trompeur, ou même d’une attaque personnelle.»

«Les relations proches avec une personne nouvellement rencontrée. Lors du début d’une nouvelle relation, mieux vaut rester prudent en s’assurant que vos renseignements personnels restent à l’abri de regards indiscrets.»

«Les crimes organisés sont souvent perpétrés dans le grand public», poursuivait le conférencier. «Les cartes de crédit sont pour la plupart volées dans les bureaux, les clubs de santé, les autos, les clubs de golfe. Nous sommes à risque à chaque fois que notre carte disparaît de nos yeux. Il faut développer l’habitude de garder notre carte bien en vue et de l’utiliser avec prudence.»

«Les cartes débit sont tout autant visées par les fraudeurs que les cartes de crédit», poursuivait M. Daigneault. «Pour bien se protéger, il s’agit d’éviter d’être négligent. C’est-à-dire bien camoufler son numéro d’identité personnelle, garder le numéro confidentiel, ne pas choisir un numéro qui peut facilement être décelé, aviser rapidement son institution bancaire en cas de perte ou vol.»

Publicité

«La protection contre la fraude doit être une responsabilité collective», commentait M. Daigneault.«Il est particulièrement important de conseiller et de guider les personnes âgées et les adolescents relativement aux bonnes habitudes à prendre pour protéger leur identité. Le recouvrement de l’identité coûte cher aux victimes en terme financier, émotif, et de temps.»

«Les petites entreprises doivent mettre en place des stratégies de protection spécifiques», ajoutait M. Daigneault.

«Par exemple, placer les renseignements relatifs à l’identité de l’entreprise sur un ordinateur qui n’est pas connecté à l’Internet», précisait-il.«Assurer la protection physique de l’entreprise. Établir une gouvernance interne basée sur des politiques claires devant guider le processus de surveillance de l’identité de l’entreprise. Mettre en place un mécanisme de gestion de l’évaluation des risques, et de la protection de la clientèle. Les petites entreprises peuvent obtenir de l’aide de consultants spécialisés dans la prévention des fraudes, ou l’Ombudsman», concluait-il.

La prochaine conférence de l’AFAF portera sur le thème des entreprises infidèles par Serge Lafrance, Vice-président, Léger Marketing, lundi soir le 20 octobre 2008.
Info: www.afafcanada.com

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur