Et voilà, ça fait 400 ans

Toronto French School

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Publié 21/06/2011 par Darnace Torou

Et voilà, ça fait 400 ans, tel est le titre de la comédie musicale jouée ce jeudi 16 juin par les élèves de la 6e année de Toronto French School (TFS), sous la direction de Geneviève Cholette, professeur d’art dramatique et membre du trio vocal franco-torontois, Les Chiclettes.

Une façon de célébrer la francophonie ontarienne et faire connaître son Histoire aux élèves ainsi qu’à la grande communauté TFS. La présence française en Ontario débute avec les explorations du jeune Étienne Brûlé en 1610 et l’établissement de la première mission jésuite à Sainte-Marie-aux-Pays-des-Hurons en 1639, révèle le site de l’Office des Affaires Francophones. Les Français sont les premiers Européens à découvrir les ressources naturelles et économiques du territoire qui deviendra l’Ontario, et à nouer des alliances avec les autochtones.

Ce spectacle a été conçu quand Mme Cholette était artiste en résidence il y a quelques années et le faire jouer par les élèves visait aussi à leur faire connaître des aspects méconnus de l’Histoire de la francophonie ontarienne.

Le spectacle en dix numéros a passé en revue certains personnages et certaines grandes causes défendues par les francophones entre le XIXe et le XXe siècles. Le public a découvert le rôle central joué par Mère Élisabeth Bruyère (1818-1876), une religieuse qui a dédié sa vie à l’éducation de la jeunesse, aux pauvres et aux malades.

On a ensuite fait la connaissance d’une grande figure de la défense de la francophonie, Jeanne Lajoie (1899-1930) qui a défié sa commission scolaire locale en enseignant dans une école indépendante: l’école libre de Pembroke.

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Elle fit connaître hors de l’Ontario, la lutte qu’elle et ses compatriotes de Pembroke livraient pour faire reconnaître leur droit à un enseignement en français.

Les spectateurs en ont aussi appris sur le règlement 17 du ministère de l’Éducation de l’Ontario, adopté en 1912 par le gouvernement conservateur du Premier ministre Sir James P. Whitney, qui limitait l’usage du français «comme langue d’enseignement et de communication» dans les écoles bilingues des réseaux publics et séparés. La séquence «On a gagné» illustre la victoire, en 1927, des Franco-Ontariens qui s’étaient vigoureusement opposés au fameux règlement.

Le numéro intitulé «l’Hôpital Montfort» a été un autre moment fort de la soirée. Il s’agissait de la lutte menée pour le maintien de l’unique hôpital de langue française de la ville d’Ottawa, menacé de fermeture par le gouvernement conservateur de Mike Harris à la fin des années 1990.

Il n’a été sauvé que grâce à la forte mobilisation et à la «chaîne humaine» organisée autour de l’institution. Les deux derniers éléments du spectacle avaient pour titres, respectivement, «La plus belle des promesses» et «un nouveau monde».

Ils célébraient la fierté d’être francophone et encourageaient les jeunes à devenir les agents du changement.

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À la fin du spectacle, une foule de parents s’est formée autour de Mme Cholette. Ils voulaient ainsi témoigner de leur satisfaction devant les aptitudes de leurs enfants à réaliser de telles performances.

Certains, surtout les francophones, ont insisté pour une réédition de cette activité qui est un vrai retour aux sources pour tous.

Après tout, l’Histoire contribue à la formation d’individus susceptibles de mieux comprendre les débats et enjeux de leur société à la lumière du passé. Les élèves, quant à eux, ne pouvaient dissimuler leur légitime fierté.

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