Le gouvernement du Québec souhaite que les Canadiens-Anglais renoncent aux réflexes unitaires, uniformisateurs et centralisateurs pour redécouvrir l’esprit et les principes du «vrai» fédéralisme, respectueux de la diversité linguistique, culturelle et politique du pays.
Telle était la teneur «philosophique» du discours qu’est venu livrer le ministre québécois des Affaires intergouvernementales canadiennes Benoit Pelletier, vendredi midi au Canadian Club de Toronto. Curieusement, au même moment dans le même hôtel, le chef du Bloc québécois Gilles Duceppe s’adressait à l’Economic Club au lendemain du débat télévisé en anglais des chefs des cinq partis politiques en vue du scrutin fédéral du 14 octobre.
M. Pelletier n’a désigné personne en particulier mais tenait à avertir l’ensemble de la classe politique canadienne que l’accord de 2004 sur la santé, qui a consacré le «fédéralisme asymétrique», les efforts visant à régler le «déséquilibre fiscal» en 2005 et la reconnaissance des Québécois en tant que «nation» dans un Canada uni en 2006, étaient des étapes – il y en aura d’autres –dans l’évolution d’un «véritable État fédéraliste» canadien.
M. Pelletier trouve «ironique» qu’en insistant pour prendre part à toute décision sur, par exemple, une éventuelle réforme du Sénat, c’est le Québec qui se trouve à défendre la Constitution canadienne et le gouvernement fédéral qui la bafouerait en agissant unilatéralement.
Il a comparé les Québécois au sein du Canada aux Allemands en Europe, aux Écossais en Grande-Bretagne et aux Texans aux États-Unis, dont la double allégeance est salutaire et vient renforcer leur fédération.