Ils se sont rencontrés sans le vouloir, au beau milieu de leur vie, à mi-chemin entre deux continents. Elle, Franco-Ontarienne, lui, Nigérian, au sein de la Genève internationale.
La communauté genevoise abrite de nombreux expatriés et travailleurs migrants de partout; les Suisses y sont minoritaires. Joanne et Omo n’ont rien en commun. Elle a vécu en milieu urbain au sein d’une petite famille bourgeoise, tandis que lui provient de la brousse africaine, issu d’une tribu de 15 enfants. Son père a deux femmes. Il a suivi les coutumes matrimoniales de son village telles qu’elles étaient à l’époque des années 1950.
Joanne est en poste à la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) à Genève. C’est à l’époque des vastes opérations de secours de la Croix-Rouge en faveur de millions de personnes déplacées au Rwanda et réfugiées dans les pays voisins suite au génocide de 1994.
Joanne a connu l’Afrique dans la vingtaine. Son premier séjour date de 1980, au Sénégal, où elle participait au programme Jeunesse Canada Monde. Une initiative de feu le sénateur Jacques Hébert, visant à éduquer les jeunes Canadiens et leurs pairs du Sud au développement international. Depuis lors, l’Afrique a toujours fait partie, en quelque sorte, de sa vie.
Omo travaille dans les entrepôts du Journal de Genève depuis sept ans. Avant d’arriver en Suisse avec un visa d’étudiant obtenu via son oncle affecté à l’Ambassade du Nigéria à Berne, il vivait à Londres.