Les associations provinciales représentant les huit conseils scolaires catholiques et les quatre conseils scolaires publics de langue française de l’Ontario se sont dites «déçues» de l’entente conclue cette semaine entre le ministère de l’Éducation de l’Ontario et l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO).
Les conseils scolaires sont carrément furieux, non seulement d’avoir été écartés du processus, mais aussi de constater que le gouvernement a acheté la paix syndicale au prix de reculs dans l’embauche des enseignants, et dans l’accueil, l’encadrement et l’évaluation des élèves à l’école. «Ce sont des bonbons que le ministère a donnés au syndicat pour lui faire accepter ses impératifs financiers», explique-t-on du côté patronal.
Le syndicat, qui avait quitté la table des négociations en juillet, est revenu le 1er août pour conclure une entente directement avec le gouvernement de l’Ontario six jours plus tard.
Sans précédent et inconstitutionnel
Du coup, «les employeurs, soit les conseils scolaires, ont été écartés du processus de négociation», ce qui serait non seulement sans précédent, mais aussi inconstitutionnel, accusent l’ACÉPO (Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario) et l’AFOCSC (Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques).
La Constitution, en effet, reconnaît aux minorités de langues officielles le droit de gérer leurs institutions scolaires, ce qui se fait jusqu’à présent par le truchement des conseils scolaires. «Il s’agit d’une ingérence indue de la part du gouvernement provincial dans la gestion des écoles de langue française et de la salle de classe», indique Melinda Chartrand, présidente de l’AFOCSC.