Au Canada, on dit «les élections» fédérales, et non «l’élection» au singulier comme pour une élection présidentielle, parce que dans notre système parlementaire, ce sont 308 élections, une dans chaque circonscription, qui sont organisées à travers le pays le 14 octobre.
C’est ainsi qu’on peut souhaiter la victoire nationale d’un parti ou de son chef, tout en votant localement pour le candidat d’un autre parti pour des raisons «stratégiques» ou simplement parce qu’on préfère cette personne comme député.
Le mot «national» n’a pas le même sens pour tout le monde, surtout depuis l’adoption en 2006 de la résolution reconnaissant que les Québécois forment une «nation», une idée de Michael Ignatieff, soumise au Parlement par Gilles Duceppe et amendée par Stephen Harper.
Pour les anglophones, c’est le Canada qui représente la nation: Ottawa est la capitale «nationale» et les institutions fédérales sont souvent appelées «nationales». Nos Forces armées dépendent du ministère de la «Défense nationale». En France, les écoles relèvent du ministère de «l’Éducation nationale», alors qu’elles sont de juridiction provinciale chez nous.
Pour les Québécois, l’Assemblée «nationale» est le parlement provincial, et la région de la capitale «nationale», c’est celle de Québec! Évidemment, en bon français et en droit international, le gouvernement «national» c’est celui du pays, pas de la province. C’est pour ça que Gilles Vigneault chante encore «Mon pays, ce n’est pas un pays»…