Emploi: mettre l’accent sur les compétences générales

Stratégies pour les immigrants

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Publié 16/08/2011 par Annik Chalifour

Citoyenneté Immigration Canada (CIC) a récemment révisé son approche en matière d’aide à la recherche d’emploi pour les nouveaux immigrants. Alina Liegl Habrih du Service d’établissement au Centre francophone de Toronto (CFT), a suivi la formation de CIC en mars 2011, «qui conseille aux immigrants de mettre à l’avant leurs compétences générales», a mentionné Alina, rencontrée par L’Express, lors d’un module de formation qu’elle animait dans les locaux du CFT, au 20 Lower Spadina, jeudi 11 août.

«CIC s’est rendu compte que de nombreux immigrants se lançaient à l’assaut du marché du travail canadien sans bien le connaître», commente Alina. «En fait, plusieurs échouent à défaut de ne pas démontrer, à travers leur CV et lors d’entretiens, les liens entre leurs habiletés acquises par le biais d’expériences antérieures de travail et la pertinence au poste ciblé.»

«Les compétences générales sont prisées par les employeurs canadiens, par exemple les habiletés interpersonnelles, les aptitudes à la communication, au travail d’équipe, à la résolution de conflit», explique Alina.

Selon CIC, la plupart des nouveaux arrivants ont tendance à mettre l’accent plutôt sur leurs diplômes et leurs compétences techniques.

«Alors que les employeurs d’ici retiennent les CV qui énoncent les compétences générales reliées au poste visé, et évaluent les candidats dans ce sens au cours du processus de recrutement», soutient l’animatrice.

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«Bien sûr, les compétences techniques restent importantes, mais elles peuvent se développer sur le marché du travail d’ici, à travers les programmes d’orientation et stages de développement professionnel offerts par l’employeur», d’ajouter Alina.

France et États-Unis

Une participante au module de jeudi, d’origine française, bilingue et spécialisée en marketing, soulignait «qu’en France, les employeurs font fi des compétences générales des candidats et ne s’intéressent qu’à ceux qui détiennent les diplômes et l’expérience exigés pour le poste.»

Ayant auparavant travaillé aux États-Unis, celle-ci a soutenu que «les employeurs américains semblent moins nationalistes qu’au Canada. Ils n’accordent aucune importance au lieu d’origine des candidats».

«On a l’impression que les employeurs d’ici sont réticents à embaucher des personnes qui sont au Canada depuis peu de temps.»

Parmi les participants on retrouve des francophones de partout, «provenant ces derniers temps des secteurs des communications, de l’informatique, des finances et de l’enseignement», précise Alina.

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Contexte canadien

Par la fameuse «expérience canadienne», on doit comprendre que CIC réfère à la capacité de pouvoir oeuvrer efficacement au sein du contexte canadien, en plus d’avoir les compétences techniques.

Ceci commence par la compréhension du milieu dans lequel on va travailler. Voilà pourquoi le CFT, financé par CIC, offre une série de nouveaux modules de formation gratuits aux immigrants reçus, afin de les sensibiliser au milieu du travail d’ici et de les outiller face aux exigences des employeurs ontariens.

Alina est chargée d’animer deux séries de modules à raison de quatre demi-journées chacun, et d’accompagner les participants individuellement, selon leurs besoins, durant trois mois.

Au cours de la formation, les participants sont invités à réviser leur CV; à analyser leurs propres compétences acquises et liées à leur centre d’intérêt; et à les intégrer à la «vente de leur candidature» dans le contexte canadien, tant dans leur CV que lors d’entrevues.

Les intéressés doivent premièrement passer un entretien individuel avec l’animatrice: [email protected]

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Postes non affichés

Selon CIC, 50 à 90 % des postes, dépendant des entreprises, ne sont pas affichés: «Pour des raisons financières, par manque de recruteurs, mais aussi parce que certains employeurs préfèrent embaucher une personne référée, ou promouvoir un de leurs employés qualifiés», détaille Alina.

D’où l’importance de sensibiliser les immigrants au «réseautage», qui leur permettra de se faire connaître, et d’éventuellement se voir référé par une connaissance à un employeur convoité.

«Réseauter signifie, entre autres, tisser des liens avec des membres d’entreprises impliquées dans son domaine d’intérêt, tirer avantage des media sociaux, et des ressources de sa communauté.»

Le CFT offre également une formation ayant trait à l’utilisation des media sociaux pour une recherche d’emploi plus efficace. Pour plus d’infos, contactez [email protected]

Diplômes et équivalences

On sait que pour de nombreux immigrants, l’équivalence des diplômes, demeure un obstacle majeur à l’accès à l’emploi dans leur secteur professionnel au Canada.

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«Nous référons les participants à World Education Services
www.wes.org ayant pour mandat de fournir des renseignements généraux aux diplômés universitaires étrangers, et les incitons aussi à communiquer avec l’Ordre de leur profession au Canada pour obtenir de l’aide.»

Par exemple, les professionnels de la santé formés à l’étranger peuvent communiquer avec le Regroupement des intervenantes et intervenants francophones en santé et en services sociaux
www.rifssso.ca.

Notons que certains centres académiques et organismes d’aide à l’intégration des professionnels de la santé immigrants et néo-canadiens, offrent un appui en matière de formation, dont le Consortium national de formation en santé de l’Université d’Ottawa, le programme de Formation linguistique axée sur les professions du Collège Boréal, le Centre d’accès pour les professionnels de la santé formés à l’étranger
www.professionsante.ca, le RDÉE-Ontario
www.rdee-ont.ca.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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