Noël survient trois fois par année pour les partisans d’administrations publiques minimalistes et parcimonieuses: le 25 décembre avec le reste de la Chrétienté, et les jours où paraissent les rapports des vérificateurs fédéral et provincial sur les dérapages de coût, extravagances et autres cafouillages de nos gouvernements.
La hotte de la vérificatrice générale de l’Ontario, Bonnie Lysyk, était encore remplie cette année d’exemples de l’incompétence et de l’incontinence de l’administration libérale à Queen’s Park (les Conservateurs ont reçu leur lot de blâmes quand ils étaient au pouvoir, à Ottawa comme à Queen’s Park).
Le rapport 2015, paru le 2 décembre, «fait état du grand nombre de secteurs à améliorer afin de rehausser la qualité et la rentabilité des services du gouvernement et du secteur parapublic», écrit Mme Lysyk avec la plus grande retenue. On mentionne aussi qu’étant donné que la province compte dépenser plus de 120 milliards $ pour des travaux d’infrastructure au cours de la prochaine décennie, «elle doit mieux définir et prioriser les secteurs auxquels affecter les sommes»…
Cela pourrait aussi servir d’avertissement aux Libéraux fédéraux, qui se sont beaucoup inspirés du modèle ontarien et de la stratégie de Kathleen Wynne, et qui ont proposé eux aussi de s’endetter pour financer encore plus de projets d’infrastructures que leurs prédécesseurs conservateurs.
Selon Bonnie Lysyk, le gouvernement ontarien doit également préciser comment il entend atteindre son objectif de réduire le ratio de la dette nette de la province au PIB. Ce ratio atteignait presque 40% au 31 mars 2015, plus élevé que celui de toutes les autres provinces à l’exception du Québec où l’on dépasse 50%.