Élections scolaires: augmentation des effectifs = plus d’écoles

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Publié 19/10/2010 par Annik Chalifour

En vue du scrutin du lundi 25 octobre, une trentaine de candidats se présentent au poste de conseiller scolaire dans un secteur de l’un ou l’autre de nos deux conseils scolaires, le CSDCSO (écoles publiques) et le CSDCCS (catholiques), dont les vastes territoires couvrent de Peterborough à Niagara en passant par la Baie Georgienne et Toronto. Dans cinq secteurs du CSDCSO et dans sept secteurs du CSDCCS (sur douze), les candidats, généralement des conseillers sortants, sont déjà élus par acclamation.

L’Express a rencontré les trois candidats à Toronto qui mènent une vraie campagne, c’est-à-dire qui se présentent aux débats publics, diffusent des communiqués et font de la publicité, plutôt que de seulement inscrire leur nom sur le bulletin de vote: Denys Bégin et Jean-François L’Heureux qui se disputent Toronto-Sud, et François Guérin dans Scarborough-North York, tous au CSDCSO. Voici un aperçu de leurs priorités.

Rôle d’accueil

M. Guérin sollicite un 3e mandat à titre de conseiller scolaire public pour l’est de Toronto, poste qu’il occupe depuis 2000.

«Mes priorités s’alignent avec le besoin crucial du Conseil scolaire public d’augmenter ses effectifs pour assurer l’ouverture d’un plus grand nombre d’écoles, l’accès pour les ayants droits à plus de programmes d’études, parascolaires et de services, dont un service d’autobus scolaire adéquat visant à réduire le temps de transport des élèves.»

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Dans ce sens, il est impératif pour les conseillers scolaires publics d’entretenir des relations publiques auprès du Conseil scolaire public anglophone selon M. Guérin. «Par exemple participer aux Town Halls meetings», de citer le conseiller sortant.

«Nous devons faire comprendre aux anglophones que le CSDCSO représente une communauté d’accueil à Toronto, et qu’à ce titre, nous avons des besoins spécifiques en matière d’éducation.»

«L’éducation en Ontario se doit d’être inclusive, c’est-à-dire de répondre aux besoins d’éducation de l’ensemble des ayants droits francophones.»

M. Guérin a déclaré sa déception à l’effet que «Rogers TV Toronto n’ait pas offert l’opportunité d’un débat aux candidats des conseils scolaires francophones.»

Le conseiller sortant a rappelé «le succès lié à l’obtention de 11 millions $ réalisé au cours de son mandat, afin d’acheter un terrain et de construire un nouvel édifice pour répondre aux besoins de l’école élémentaire Laure-Rièse à Scarborough surpeuplée depuis longtemps; la nouvelle école devrait ouvrir en septembre 2012.»

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M. Guérin a pour adversaires Julien Baeta, consultant, et Frédéric Nzeyimana, directeur régional du Regroupement ethnoculturel des parents francophones de l’Ontario.

«Mes adversaires semblent mener une campagne fantôme, mais je ne prends rien pour acquis.»
Info: [email protected]

Identifier les ayants droits

Denys Bégin sollicite un 3e mandat à titre de conseiller scolaire public pour Toronto-Sud. Il a pour adversaire Jean-François L’Heureux, président sortant du conseil des parents de l’école élémentaire Pierre-Elliott-Trudeau (PET).

«Je suis bien au courant des dossiers du CSDCSO par mon implication au Conseil au cours de mes derniers mandats. Le Conseil scolaire public a un urgent besoin d’ouvrir de nouvelles écoles, et ce, à Toronto en priorité», de souligner M. Bégin.

On sait que les écoles du Conseil scolaire public débordent au centre-ville. Les trois écoles élémentaires Gabrielle-Roy, La Mosaïque et PET accueillent près de 1000 élèves.

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Au palier secondaire, le Collège français s’est vu dans l’obligation d’ouvrir un deuxième campus (Brockton) l’an dernier comme solution temporaire.

«En ayant plus d’écoles à Toronto, on pourrait facilement les remplir, par exemple en ouvrant deux autres écoles, une dans l’est et l’autre dans l’ouest de la ville», de commenter M. Bégin. Toronto est la première destination des nouveaux arrivants au Canada, incluant nombre de francophones provenant d’autres provinces et autres pays.

«Nous devons déployer plus d’efforts pour nous faire connaître et identifier nos ayants droits», de réitérer Denys Bégin. «En attirant le maximum d’ayants droits, on pourra augmenter nos effectifs donc ouvrir plus d’écoles et bénéficier de plus de services pour continuer de garantir la réussite de nos élèves.»

«Une question de représentativité des élèves francophones pour leur permettre d’avoir accès à autant de programmes et services que leurs pairs anglophones.»

Info sur Facebook: «Je vote 
Denys Bégin» ou par téléphone: 416-844-9493.

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Mobiliser les parents et la communauté

Jean-François L’Heureux, unique adversaire de Denys Bégin pour Toronto-Sud, est d’avis «qu’au lieu de se concentrer sur l’ouverture de nouvelles écoles à l’extérieur de Toronto, comme à Pickering, Barrie et Windsor, on devrait plutôt favoriser l’ouverture de nouvelles écoles dans la Ville Reine où les besoins sont pressants.»

«Ça fait des années qu’on entend le même discours, que nombre d’élèves subissent le sort de suivre leurs cours dans des portatives, sans compter la récente décentralisation obligée du Collège Français en deux campus.»

«Il est grand temps de considérer de nouvelles options, de trouver d’autres avenues que d’avoir à transiger avec le TDSB (Toronto District School Board), d’exercer davantage de pressions auprès du ministère de l’Éducation pour qu’il nous donne plus d’argent pour construire les nouvelles écoles dont les francophones ont urgemment besoin».

«Le Conseil scolaire public existe depuis plus de dix ans, il est temps de se prendre en mains et de s’engager dans l’arène politique», de suggérer M. L’Heureux.

«Il faut voir qui sont les partis politiques qui sont prêts à nous appuyer.»

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«Les parents en ont raz le bol du même message. Le moment est propice pour les amener à se mobiliser face au manque aigu d’écoles publiques de langue française à Toronto et à l’inégalité des programmes et services entre élèves francophones et anglophones sur la base des effectifs.»

M. L’Heureux a rappelé la problématique liée au surpeuplement des écoles Collège français et PET et à l’option possible de s’approprier le West Toronto Collegiate Institute: «Un exemple flagrant où l’on dépend encore des décisions du TDSB quant à la vente de leur édifice. Les nouveaux trustees doivent se rencontrer le 7 novembre. Il est fort probable que ces trustees nouvellement en poste reporteront leur prise de décisions. On risque que rien ne soit décidé avant 2011!»

Rappelons qu’à PET, M. L’Heureux a amené le conseil à contribuer à diverses campagnes de financement telles que «l’Opération sacs à dos» et «Un avenir sans faim».

M. L’Heureux a également personnellement négocié l’achat des structures de jeux installées dans la cour de l’école PET en août 2009 et lancé le projet «1 million (de cents!)».
Info: [email protected]

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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